J’avais mis la main sur le Jônin qui a tenté d’assassiner l’hokage en place mais je ne comprenais toujours pas ce qui m’a pris de faire ça. Ce n’est pourtant pas dans mes habitudes mais il s’agit tout de même d’une personne que je ne porte pas dans mon cœur. J’avais donc laissé Syna et Yro retourner à Konoha avec Suzaku Tenshi, le traître que mon mari a entraîné. J’étais donc désormais seule avec moi-même. Il vaut mieux que je sois seule pour cette mission car il semblerait que je devienne petit à petit un monstre. Les mots de Syna me hante et je ne savais pas quoi répondre à ça. J’allais devoir me reprendre si je veux continuer sur cette voie. Est-ce réellement ça que je veux montrer à mes trois élèves ? Non… Je ne suis pas là pour leur faire peur mais pour les guider tout au long de leur carrière jusqu’à ce qu’ils deviennent des ninjas accomplis et prometteurs. Après tout, ils représentent une partie de la nouvelle génération de ninjas pour Konoha et il est aussi de mon devoir de veiller sur eux. Passant plusieurs jours à la frontière du feu, je la longe car je connaissais ma destination finale : Uzushio… J’avais eu confirmation par Taka que mon époux se trouvait là-bas. Bien que cette capitale soit en état de ruine, il semble déterminé à faire quelque chose. Je le connais assez pour savoir que s’il a des projets, cela n’est pas bon du tout. Il faut dire que mes années de mariage m’ont permis de le démasquer assez vite et le pire, c’est que j’ai été entraîné dans son jeu… En y repensant, je suis un peu fâchée… Pas qu’un peu. Au contraire. J’ai réellement envie de le neutraliser de manière définitive. Mais ce ne sont pas les ordres reçus…

Je savais très bien que cette mission avait pour but de prouver ma loyauté que je devais encore justifier. Comme si l’espionnage de mon époux n’avait pas suffit à montrer que je suis loyale au village et non aux sombres desseins de ce qui me sert de mari. J’aimerais tant qu’il disparaisse pour de bon. Peut-être que cela me permettrait d’oublier et de repartir sur des bases saines… Des bases qui me permettraient de repartir de zéro et finir ce que j’ai commencé il y a longtemps. Comme tout le monde, j’ai des projets et je voudrais y accéder sans me poser de questions, sans qu’on remette en cause ma loyauté. Certes, je suis mariée à un traître mais est-ce que cela fait de moi un traître ? Je n’ai pas demandé à l’épouser, on m’y a obligé… Ce qui n’est pas du tout pareil à vrai dire. La preuve en est, je ne porte aucun héritier et il vaut mieux que cela soit ainsi, réellement. Je passe des jours à longer la frontière. Je porte une boussole et celle-ci m’aide à progresser. Ce petit voyage me rappelle mon époque où je voyageais dans tout le continent pour l’étude des plantes médicinales. Chacune ont leur spécificités et leur caractéristiques. J’étais plus jeune et je me voyais encore bien insouciante du monde qui m’entoure. Mais c’est un mal pour un bien à vrai dire. Je montre un sourire en y pensant mais je savais que je n’allais pas là-bas pour me tourner les pouces.

Dormir en pleine nature, voir les étoiles, subir la colère des dieux, je peux dire que malgré le temps tempéré, on peut avoir de tout dans le pays du feu. Sauf peut-être de la neige mais c’est un autre détail et puis, c’est bien de découvrir d’autres choses. j’ai toujours aimé les voyages et celui-là ne fait pas exception. C’est juste la raison qui est différente. Là, je voyage pour poursuivre quelqu’un alors qu’avant, je voyageais pour mon plaisir personnel et professionnel. Après tout, cela fait partie de mon cursus de médecin…

Mais aujourd’hui, ce n’est pas en médecin que je me déplace mais en protecteur du Maître Hokage. Je ne suis qu’un simple Jônin spécialisé mais comme tous les ninjas du pays du feu, je dois protéger la vie de Taka. Je ne perds pas mes objectifs de vu et c’est dans cette optique que je poursuis ma route loin de la manipulation d’Aoi. Parés plusieurs jours et nuits au sein de cette forêt si chère à mon pays de naissance, j’aperçois au loin le pont que je devais emprunter pour me rendre au pays des Tourbillons. Ce pont était encore en construction il y a quelques mois en arrière.

M’arrêtant devant, je souris et je ressens une brise sur le visage. Je ferme les yeux en souriant. Le temps s’est calmé mais le brouillard se lève… Je savais ce que cela voulait dire. Restant malgré tout sur mes gardes, je reprends ma marche vers ce pont qui signale alors qu’il s’agit de la frontière avec le pays des Tourbillons. En tournant la tête, je remarque alors le nom de ce pont. Il aurait été baptisé Honda en hommage au dernier dirigeant du pays des Tourbillons avant sa chute. Aussi loin que remonte mes connaissances de ce pays, il s’agissait là du pays d’origine d’un clan qui s’est rallié à Konoha par la suite : le Clan Uzumaki. c’est d’ailleurs grâce à eux que Uzushio était surnommé le village de la longévité. Mais toutes ses années de guerre ont transformé ce pays en état de ruine… Ruine qui est encore sous la juridiction de Konoha. Aux dernières nouvelles en tout cas. Levant la tête vers le ciel, je souris en ayant un pensée pour Rindo. En effet, il est un Uzumaki et même s’il a grandi à Konoha, ses origines sont ici… Depuis toujours les clan Senju et Uzumaki étaient liés et c’est au nom de cette amitié de toujours que le clan Uzumaki a été accepté par le village de Konoha. Après cette petite leçon d’histoire, je devais alors franchir cette limite consciente que je ne pourrais pas avoir de l’aide en passant ce pont…

Posant un premier pied sur le pont, je finis par me retourner une dernière fois comme si je savais que je ne reviendrais jamais. Mais c’est un dicton de ma mère qui disait toujours que je devais vivre au jour le jour comme si c’était le dernier. Effaçant mon sourire, le temps est venu pour moi de faire ce qu’on avait préparé tout ce temps… je devais prendre ma revanche et rappeler que je ne compte pas me laisser aller. Laissant la brise se faufiler dans ma chevelure détachée, je finis par m’engouffrer dans la brume qui semble s’être levé sur ce pont comme sur les ruines de ce petit pays. Cependant, je reste persuadée que ce brouillard n’a rien de naturel… Et c’est maintenant que tout commence… Réellement…