Ryo Maeda de retour

Les effluves d'un plat savoureux, un fumet presque visible à l’œil nu se dessinaient du bol qui faisait face à Seiko dans un restaurant du village de Konoha. Accompagnée par quelques camarades, la jeune femme profitait d'un moment de répit entre deux missions. Un instant de tranquillité bienvenue, il va s'en dire, mais la jonin semblait perdue dans ses pensées, le regard fuyant, malgré une ambiance bon enfant. Une simple baguette dans les doigts, l'Akame vint à tracer un sillon éphémère dans le bouillon ambré qui composait son plat. L'introspection dans laquelle elle fût plongée la propulsa dans sa précédente rencontre avec sa nouvelle équipe. Ryo, le jeune prétentieux, occupait ses pensées, enfin pour être exact, son attitude principalement.
La rousse débordait d'une certaine aisance pour cerner rapidement la majorité des personnes qu'elle côtoyait, mais pas cette fois, pas ce jeune homme. Kaito lui semblait être lisible comme la devanture d'un livre aux caractères très prononcés, à l'instar de son camarade .

La culpabilité d'avoir été trop directe était sans doute la raison qui la poussait à se triturer l'esprit de cette manière, mais une chose était certaine, elle voulait comprendre le fin mot de cette histoire.
La création d'une équipe encore une fois ne se jauge pas que sur la capacité physique de chacun, mais également sur le mental, la communication et l'alchimie entre les membres.
Avec Ryo, toute cette partie semblait déjà fortement compromise lors de cette première rencontre.
Seiko sourit, sans que son entourage ne comprenne réellement la raison. La difficulté, cet aspect de la vie qui la faisait frémir et donnait du sens à son existence. Le Maeda, un cas compliqué, mais sans doute pas inaccessible.

En parlant de cela, une ouverture s'était créé d'elle-même, le très estimé Matsumoto du clan Maeda avait pris contact avec la jeune femme. Il avait sans doute eu vent du manque de communication de son petit-fils avec sa sensei lors de leur première rencontre. Après une brève discussion entre la jonin et cette légende, l'aîné eut pris la décision d’adoucir les angles, pensant être plus que capable de faire retrouver la raison à Ryo. Seiko, ne put qu'accepter cette aide salvatrice.

Quittant alors ses pensées, la rousse s'excusa platement de son absence en passant sa main derrière sa nuque, légèrement embarrassée. Profitant alors de ce début de soirée pour déguster son repas qui avait perdu de sa chaleur, la discussion tourna rapidement sur une myriade de sujets divers et variés.
Sortant de sa poche une montre lui indiquant l'heure légèrement avancée, la jeune femme salua alors ses compagnons avant de s'en aller pour un rendez-vous bien particulier.
Avec aisance et agilité, elle sauta de toits en toits, la vitesse faisant frémir sa chevelure sanguine et ses vêtements. Sa tenue d'ailleurs était bien différente de ce qu'avait pu observer Ryo la première fois. Un haut qui laissait sa féminité s'exprimer sans vulgarité, un obi de couleur jaune qui marquait avec élégance sa taille et une jupe de couleur sombre.
Après plusieurs minutes de trajet Seiko arriva proche d'une cascade, un lieu qu'affectionnait particulièrement le jeune Maeda selon les dires de son grand-père. En tendant l'oreille, la jeune femme put entendre la fin de la conversation entre les deux personnes présentes.
Voilà le moment où elle devait entrer en scène, tout était méticuleusement planifié par le vieil homme, cela en était presque amusant.

La jonin se présenta alors, sortant de l'ombre de l'arbre qui la dissimulait et se rapprochait tranquillement. Elle salua respectueusement le commanditaire de cette entrevue avant de s'adresser à Ryo.

❝Bonsoir Ryo, je suis contente de voir que tu sembles te porter bien mieux qu'a notre précédente rencontre. ❞

« When you feel my heat, look into my eyes, it's where my demons hide »

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

Ryo Maeda de retour

Le ressac tonitruant de l'eau qui s'écoulait en continuité de la cascade donnait à ce lieu une particularité enivrante. Un calme particulièrement relatif au vu de l'apparition soudaine de Seiko qui, visiblement, avait grandement perturbé son genin. Cette dernière s'en amusa quelque peu, mais bien que son faciès n'affichait pas son habituelle sévérité, sa légèreté s'estompait rapidement.
Ryo s'égosillait suite à cela, mais il fut bien vite rappeler à l'ordre par son illustre ancêtre, peut-être un peu violemment au goût de l'Akame, presque peinée de voir son disciple si mal mené.
Enfin, la rigueur était une chose qui n'était pas étrangère à ses yeux, les codes de sa famille sont sans doute tout aussi stricts, la violence en moins.
Après le cours particulièrement cinglant du parent de son disciple sur le respect, la rousse esquissa un bref sourire suite aux mots plus que flatteur de la part de ce Maeda de renom. La gêne était palpable, mais Seiko prit la peine d'écouter les excuses du jeune homme en gardant un faciès légèrement éclairé. En réponse, dans un premier temps, la jonin s'inclina avec respect face à la sagesse de ce grand homme qu'était Matsumoto.

❝Vous me faites honneur Matsumoto-San, c'est un réel plaisir de pouvoir enseigner à votre petit-fils les connaissances que j'ai acquises jusqu'ici. J'espère être à la hauteur de votre renommée un jour. Et ainsi faire perdurer le lien indéfectible qui unit nos clans depuis des siècles. ❞

La jeune femme se tourna vers Ryo et posa une main rassurante sur son épaule avant de prononcer.

❝Elles sont toutes acceptées, ne te tracasse pas pour si peu, j'espère que nous pourrons repartir sur des meilleures bases à partir de maintenant.❞

L'aura stricte de Seiko s’atténuait pour laisser place à celle d'une femme réconfortante et amicale. Cette part de douceur n'était pas quelque chose de frappant chez l'Akame, mais en son for intérieur, sa raison d'être, était d'aider les autres.
Le genin semblait fixer avec insistance sa sensei et cette dernière s’interrogeait sur la raison qui le poussait à agir ainsi. Dubitative, elle se demandait si son geste en était la cause, ou peut-être ses paroles, surtout quand Matsumoto se mit à rire face à la situation.
Se reculant légèrement tout en reprenant son sérieux, Seiko fixa l'aîné Maeda avant de le questionner.

❝Ai-je agi d'une manière qui suscite votre hilarité Maeda-San ? Car très honnêtement, votre comportement m'interpelle grandement.❞

Il ne manquait plus que ça, est-ce que la rousse s'était rendue ridicule devant une légende ? Malgré que ce genre de futilité ne l’atteignait guère à l'accoutumée, cette fois, la gêne était perceptible et empourprait légèrement ses joues. Elle finit par croiser les bras sur sa poitrine, chassant le malaise ambiant avec une rapidité déconcertante. La jeune femme ne se doutait pas en réalité qu'il s'agissait de son apparence, le moteur de toute cette « perturbation ». Trop naïve peut être ou simplement trop loin de ce genre de ressentiment surtout vis-à-vis d'un élève. Dans l'attente d'une réponse, Seiko appuya le manche de son ombrelle déployée sur son épaule, incrédule.

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La situation se perdait un peu plus dans le ridicule, poursuivant son cheminement ubuesque et laissant Seiko toujours aussi dubitative. Bien que la jeune femme affichât une mine à la fois intriguée et enjouée, cela commençait intérieurement à lui courir sur le La situation se perdait un peu plus dans le ridicule, poursuivant son cheminement ubuesque et laissant Seiko toujours aussi dubitative. Bien que la jeune femme affichât une mine à la fois intriguée et enjouée, cela commençait intérieurement à lui courir sur le ramen. Ryo semblait littéralement se décomposer, son grand-père s'amusait de cette situation. La jonin n'avait pas voulu se perdre en déduction graveleuse, imaginant sans doute à tort que son élève était bien au-dessus de ce genre de regards lubriques. La rousse avait fini par comprendre bien qu'elle se refusait de le penser. En d'autres circonstances, cette gêne et cette insistance auraient sans doute provoqué une réaction vive et impulsive de sa part, mais pas aujourd'hui. Ryo semblait littéralement se décomposer, son grand-père s'amusait de cette situation. La jonin n'avait pas voulu se perdre en déduction graveleuse, imaginant sans doute à tort que son élève était bien au-dessus de ce genre de regards lubriques. La rousse avait fini par comprendre bien qu'elle se refusait de le penser. En d'autres circonstances, cette gêne et cette insistance auraient sans doute provoqué une réaction vive et impulsive de sa part, mais pas aujourd'hui.

La Kunoichi se contenta de soupirer tout en pressant la paume de sa main libre contre son front. Les explications de Matsumoto furent flatteuses en tout point bien qu’agrémenté également d'un soupçon de maladresse. La jeune femme reporta son regard sur cette légende qui malgré tout, restait un homme avec ses qualités et ses défauts. Cette perspective rendait le personnage plus proche du commun des mortels, plus accessible.
Seiko finit par se reprendre tout en écoutant attentivement l'histoire concernant Ryo, elle ne pouvait nier qu'elle trouve cela touchant. Le pressentiment qu'elle eut à son égard lors de leur première rencontre n'était pas totalement infondé finalement.

L'ambiguë situation s'estompa peu à peu pour laisser la place à la compréhension d'un noble idéale.
L'Akame se permit de rebondir sur les dires de l'aîné Maeda, exhorté par le monologue présenté.

❝Cela fait longtemps que j'en suis venu à la conclusion que nous avons toujours le choix. Peu importe notre situation, notre clan et j'en passe. L'important c'est de vivre en accord avec soi-même et agir en conséquence. J'ai été soumise également à ce choix il y a longtemps, j'ai choisi d’honorer mes valeureux ancêtres tous comme Ryo le fait à votre égard. C'est une bien belle ambition qui porte votre petit-fils Maeda-San.❞

Le visage de la rousse s'illumina d'un léger sourire, une sorte de soutien devant la gêne de son élève qu'elle fixait tel un appui morale. Pourtant, cela ne sembla pas fonctionner, le jeune homme bafouilla concernant la tenue de sa professeur. Certes, cette dernière était bien plus féminine que l'uniforme standard des ninjas du village, mais pas de quoi attirer un harem.
Plissant légèrement le sourcille, la jonin interrogea alors le genin.

❝Oui Ryo ? Il y a un problème avec ma tenue ?❞

Matsumoto ne laissa guère le temps à une réponse d'apparaître, bien au contraire, il surenchérit dans la malaisance. Roulant des yeux, Seiko n'en avait cure, le côté débridé de la situation n'était pas ce qui la dérangea le plus. Finalement, l'attirance était un sentiment bien humain.
L’embarras venait bien plus que Ryo était son élève et que la relation qu'ils devaient tous deux construire devait se focaliser uniquement sur l'entraînement et le perfectionnement.
Enfin, ceci n'était sans doute qu'une courte passade se martelait l'Akame qui préféra détendre l'atmosphère plutôt que d’enfoncer un peu plus le pauvre Ryo.

❝Bon, messieurs, je crois qu'il serait sans doute plus judicieux de revenir sur le véritable sujet de notre entrevue, plutôt que de palabrer sur le fait que mon style vestimentaire semble éveiller chez mon élève de nouvelles sensations n'est-ce pas ?❞

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