La taverne sanglante

Event Halloween

Il fait sombre. L’air est froid. Glacial même. Mes yeux restent clos un instant. Un mal de crâne horrible me vrille le cerveau. Suis-je morte ? J’ouvre des yeux embrumés. Non, il y a vraiment de la brume en fait. Je suis allongée dans l’herbe mouillée, un parchemin dans la main. Que s’est-il passé ? Où suis-je ? A oui, j’étais partie cueillir quelques fleurs pour maman. Elle en avait besoin car un client lui avait commandé une composition florale particulière.

Lorsque je retrouve mes esprits, ma vision se fait un peu plus net. Je me trouve dans un endroit complètement inconnu. Je me relève doucement. Ça tangue un peu. Je déambule au milieu des citrouilles avant qu’un inconnu m’attrape par le bras. Mon premier réflexe est de lui envoyer un bon coup de pied mais je me ravise. Ce n’est qu’un vieux.

- Bonjour monsieur. Qu’est-ce que vous faites tout seul la nuit dans un endroit pareil ?

Oui, c’est bien moi qui a dit ça. Une adolescente perdue dans ce sinistre endroit. J’y peux rien. Après tout, les Shinobis ont le devoir de protéger les plus faibles non ? Et je ne suis pas faible. Enfin pas trop. Et ce vieux là il est tout rabougri. Il est sûrement en danger. En plus il a l’air un peu fou. Il me parle de ragoût, de costumes et de citrouilles. Ça les citrouilles je les avais bien remarquées.

A peine ai-je reporté mon attention des courges vers le vieux qu’il a disparu. Je ne peux m’empêcher de porter ma main à la bouche et de m’exclamer. Il a dû se faire enlever ! Le pauvre ! Il faut vite que j’aille le secourir. Mais par où commencer ? A oui, il faut que je trouve un costume...



Une fois prête, je me dirige vers ce qui ressemble à une taverne. Il n’y a que des drôles de personnages, tous habillés bizarrement. En même temps c’est normal, le costume est obligatoire ici. Je me dirige vers le comptoir, il y a un homme entièrement vêtu de noir. Il dit des trucs bizarres exactement comme le vieux ! Parfait ! Ils doivent donc se connaître ! Je me dirige vers lui et tapote son épaule.

- Bonjour monsieur ! Auriez vous vu un vieux complètement fou dans les parages ? Je crois qu’on l’a enlevé et qu’il a besoin d’aide.

La taverne sanglante

Event Halloween

Le mec en noir (men in black ! ) est complètement taré. Il me sort des inepties. Je ne comprends absolument rien à son charabia. Je dois rêver. Oui c’est ça. J’ai dû respirer du pollen toxique d’une fleur rare ou un truc du genre. Je ne vois pas d’autre explication. Il suffit que j’attende et ça va passer tout seul. Je vais me réveiller au milieu d’une clairière, entourée d’un par terre de jolies fleurs. Mes yeux se ferment devant cette merveilleuse idée. Vivement le réveil.

Et voilà monsieur Darth Vador qui réclame une paille. Je le regarde, dubitative. En effet, le masque qu’il porte n’a pas l’air vraiment pratique pour manger ou boire. Avec une paille, ça sera mieux. Mon regard se pose sur le verre rempli d’un liquide bizarre. Je me rappelle l’avertissement lancé par le vieux concernant le ragoût.

- Je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne idée de boire ce truc... vous devriez évitez monsieur Vador. C’est peut-être comme le ragoût...

Au moment où les mots franchissent mes lèvres, j’aperçois le tablier d’un commis de cuisine. Couvert de sang .... heu. Je lève le doigt pour attirer l’attention du serveur, étrangement vêtu lui aussi. Lorsqu’il s’approche de moi, je passe commande.

- Je pourrais avoir un simple verre d’eau s’il vous plaît ? Ce sera plus prudent ajoutai-je aussi bien pour moi même que pour monsieur Vador.

La taverne sanglante

Event Halloween

Apparement, même avec une paille, la dégustation semble difficile pour monsieur Vador. Je ne vois rien de son visage, alors je ne peux que deviner son expression de désarroi face à cette difficulté. Et encore, ce n’est que pures spéculations. Le bonhomme décide subitement de quitter ce lieux insolite. Pour quelle raison ? Je n’en sais rien. Peut-être parce qu’il a faim. Tout simplement. Ah moins qu’il ne s’agisse que d’une vaste blague. Qui n’a ni queue ni tête ... en même temps, les rêves parfois s'enchaînent sans vraiment de sens. Combien de fois ai-je rêver de plusieurs choses les unes après les autres qui n’avaient aucun rapport entre elles ?

Ou alors il est complice de ceux qui ont enlevé le vieux ... mes yeux se transforment en deux fines fentes traduisant tout à coup une méfiance totalement injustifiée et incohérente. Bon débarra ! C’est à ce moment que le barman dépose devant moi le verre « d’eau ». Je le regarde avec encore plus de soupçons que pour monsieur Vador. L’eau semble laiteuse. Ont-ils rajouté un truc dedans ou quoi ?

L’arrivée soudaine d’un type en capuche à côté de moi me sort de ma tourmente. Un roi ? C’est la meilleure celle-là ! Après un arc que ment de sourcils bien moqueur, je me rends compte finalement de l’aubaine. Un roi est bien le chef qui commande l’armée des mousquetaires non ? J’ai lu ça dans un bouquin.

-  Vous êtes venus m’aider à secourir le vieux ?

Au lieu de me répondre, le drôle de type se met comme l’autre à baragouiner un charabia incompréhensible. Tss. Manquait plus que ça. Je suis entourée de fous. Ce rêve ressemble de plus en plus à un cauchemar. Une serveuse dépose devant Arthur son lait de chèvre ainsi qu’un plat étrange qui dégage une odeur suspecte. Lorsqu’il repousse son assiette puis son verre, j’acquiesce en hochant la tête de haut en bas. Il faut rester prudent.  

- C’est sûrement le ragoût dont parlait le vieux dis-je en montrant le plat du doigt. D’ailleurs, vous ne l’auriez pas croisé par hasard, je crois qu’on l’a enlevé et qu’il est en danger... cela ne me dit rien qui aille... je répète, persuadée que j’e n’ai pas à faire à la même personne.

La taverne sanglante

Event Halloween

Les minutes passent et je me sens de moins en moins à l’aise dans cet étrange endroit. Plus j’observe ce qui m’entoure et plus j’en ai froid dans le dos. Les tablier ensanglantés, le cuisinier pas net, tous ces gens costumés... certains font carrément flipper. Cette dame assise là bas par exemple ? Elle a la peau qui semble déchirée, comme un mort. Et elle semble hystérique. La seule chose qui l’a calmé c’est le fameux ragoût. Elle doit en être à son quatrième depuis que je suis arrivée.

Les paroles du roi Arthur font un drôle d’éco dans ma tête. C’est vrai après tout, qu’est-ce qui me dit que le vieux n’est pas complice de tout ça ? Comme il le dit si bien, ça pue cette histoire.

- Je vois ... dis-je pensivement, le menton dans mon poing.

Il y aurait donc une autre explication que le rêve à tout cela ? Je me mets à penser à voix haute.

- Si je ne rêve pas alors .... ce pourrait être un genjustu ... à moins que ...

L’autre possibilité me fait peur, très peur. Mais elle est tout à fait possible. Après tout, maman m’a toujours dit qu’il y avait une autre vie après la mort, dans l’au-delà. Mais personne n’en ai jamais revenu pour dire comment c’était la mort ... Suis-je donc morte ? Mais si oui comment ? Le roi Arthur est-il mort lui aussi ? Et tous ces gens ? Les serviteurs de la mort sont peut-être en train de nous faire patienter car il y a embouteillage vers le paradis ? Et ai-je droit au paradis ? Je suis peut-être en enfer ... je commence à paniquer et me faire des noeuds au cerveau à force de tergiverser.

- Comment êtes-vous arrivés ici monsieur ? demandai-je prestement en me retournant vers Arthur.

La Taverne Sanglante

Une étrange invitation... :

Ben !? C'est pas vrai, le vieux a disparu... Bon, reprends-toi Kei. On récapitule. Tu peux trouver la logique derrière cet endroit. Fait comme d'habitude.

Demain, je dois partir en mission avec Kokoro. Ça, c'était encore clair. Je suis rentré à ma chambre, préparé mon matériel, comme à mon habitude, chaque chose à sa place. Jusque-là, c'est logique. Ensuite... Ah oui, étant en avance, je me suis mis à travailler sur Hidari et M...

Hidari ! Migi ! Où sont mes pantins !? Je fis voler mon châle dans l'espoir de trouver, dessous, mes marionnettes, bien sagement à leur place. Mais rien. Ça, c'était mauvais. J'avais l'impression d'être nu sans elles. Mais bon, des armes dans un genjutsu, ça ne doit pas être très pertinent.

Une fois mon esprit éclairci, je regardai ce qui m'entourait. Visiblement, il manquait une case à celui qui avait créé ce lieu. Le manque de cohérence et de logique de l'endroit me fit des frissons dans le dos. C'était d'ailleurs, et sans aucun doute, la chose la plus effrayante du lieu. Tout le reste demeurait... grotesquement étrange. Qui peut me dire pourquoi il y a des cucurbitacées aux sourires ravageurs accompagnés par des friandises et des squelettes dansants ? J'étais censé avoir peur ou rire ?...

Deux sentiments se concurrençaient en moi. D'abord le dépit. Dans quelle situation étais-je ? Pourquoi, je me retrouvais dans un endroit encore plus fou que le vioc qui m'avait servi de maître ?! Le deuxième sentiment était la soif de savoir. Quelle shinobi était assez fort pour sceller dans un rouleau un tel genjutsu. Et ce, en plein Suna, et au nez et à la barbe du village entier. Kazekage comprit. Si je coince ce taré, à moi le grade de chûnin. Mon esprit s'emballait déjà dans diverses théories plus folles les unes que les autres.

Les paroles du vieux. Revenons à ce qu'il avait dit. Enfin, si ces mots étaient vraiment pertinents. D'après lui ces citrouilles attaquent tous ceux qui sortent du lot. Ça n'avait aucun sens. Peut-être voulait-il décrire autre ch...

Quelque chose attira subtilement mon regard sur la droite.

hmm... Je suis presque sûr... que cette citrouille n'était pas là... Et puis celle-là avait une bouche triste... Bah... J'ai encore l'esprit embrumé.

Bon, pas le choix, s'il y avait des ennemis, je devais me fondre dans la masse et trouver un déguisement. Ensuite direction la taverne. Autant suivre ma seule piste, enfin pour l'instant.

Je m'engageai sur le chemin. Les citrouilles étaient partout, à chaque fenêtre, chaque rue, toujours leur regard inanimé dirigé vers moi. Je croisais différentes silhouettes toujours plus étranges. Elle me dévisageait toute. Visiblement et à mon grand dam, le costume n'était pas un luxe. Aussitôt mes pensées passées, un bâtiment plus singulier que les autres apparut au détour d'une ruelle. Avec des décorations grotesques, le bâtiment arborait une enseigne. "Chez Mama". C'était un magasin. Et à en juger par les accoutrements qui se trouvaient à l'intérieur, c'était un magasin de déguisement.

Alors que je fessais face au magasin, Une voix féminine et puissante se fit entendre derrière moi.
—"Bouh Oh oh ! ! ! Rentre mon petit. Laisse Mama t'habiller"

Ne me laissant pas le temps de placer un mot, la femme m'attrapa par la main et, dans des mouvements théâtrales, m’entraîna à l'intérieur. Elle était grande. le visage décoré d'un crâne et sur sa tête se trouvait un chapeau haut de forme noir. Elle était habillée d'une robe ample noire et violette décorée de crâne et de plume. La robe se terminait en un décolleté plongeant. La femme devait avoir la trentaine. Sa démarche était très assurée et dansante. Chaque mouvement semblait faire partie d'une dance.

Je finis à l'intérieur. Très petit, l'endroit se résumait à des étals avec des costumes et à un comptoir. Elle me plaça devant le comptoir, puis sauta par-dessus celui-ci, les deux pieds joints, et atterrit de l'autre côté à genoux. Elle se releva avec un sourire dérangeant dirigé vers moi.

—"Alors pas de costume ? Je te préviens les citrouilles du coin vont te faire ta fête. Bouh Oh oh"

Son rire particulier me fichait la frousse. Quelque chose chez cette femme n'allait vraiment pas. Me rappellant pourquoi je m'étais retrouvé devant le magasin, je bredouillai :
—"Hmm... Oui, un costume madam..."

Un doigt vint se plaquer sur ma bouche.
—"tssstssstsss.... C'est Mama pour toi, mon p'tit chou... Bouhoh"

Elle rajouta à son plus petit rire un clin d’œil qui eux pour effet immédiat de filer la chair de poule. C'était étrange, elle n'était pas étrange physiquement. Elle était même très jolie. Mais c'était comme si elle n'était pas ce qu'elle était. Ce n'était pas logique et je le savais, mais mon instinct me disait de garder mes distances.

—"D'accord... Mama"

—"Alooooooors... Laisse-moi regarder ce que j'ai pour toi. Oh... J'ai failli oublier." ses yeux bleux alliaient une froideur extrême et une sournoiserie maladive. Ceux-ci me fixèrent. J'étais comme hypnotisé, et c'est alors qu'une aiguille vint se ficher dans mon bras. Tout aussi vite celle-ci revint se caler dans la bouche de la femme.

—"Hmm... Intéressant... Très minéral... Un bon gamin en somme...Hmm... Je vois."

—"Eh... mais..."

—"Quoi ?! Tu vas quand même pas choisir ton costume tout seul ! Bouhoh"

Elle alla à l'arrière du magasin avec sa démarche bien particulière. Je m'attendais à attendre plusieurs minutes mais aussitôt la porte fermée, qu'elle se rouvrit en trombe.

—"Vooooila... allez, enfile ça."


Me voilà équipé. Ainsi, on me lâchera la grappe dans les rues. Et puis, Il n'était plus question de traîner ici.

—"Ça fera l'affaire. C'est combien ?"

—"Oh mais tu as déjà payé..." dit-elle en se léchant les babines.
"Oh au fait, c'est un peu plus qu'un simple costume. Mais tu le verras bien ! Bouh OH oh oh !!!"

Je m'empressais de sortir. Son rire continua alors que je m'éloignais du magasin. Cette folle avait réussi à m'effrayer. Je désormais courais en direction de la taverne. À chaque rue, je jetais un œil par-dessus mon épaule, vérifiant si une folle ne me suivait pas. J'arrivai enfin à la taverne sanglante. *Charmant*. En entrant, je découvris une salle bondée par des silhouettes déguisées. Je m'approchai comptoir avec un étrange et soudaine envie. Je m'assis à coté d'une sorte de mousquetaire aux cheveux blancs elle-même voisine à un homme encapuchonné. Je fis signe au serveur. Une fois, devant moi, je pus enfin lui demander :

—"A cup of tea please." Ma main vint se plaquer sur ma bouche. Les yeux grands ouverts, je me demandais ce que je venais de dire.

La taverne sanglante

Event Halloween

Monsieur Roi Arthur ne me répond pas. La situation semble bien l’amuser. Mais moi ça ne me fait pas rire du tout. La panique commence vraiment à monter en moi et je sens mon cœur qui s’emballe. Je suis morte. Merde. Si jeune. Il y a tant de choses que je voulais faire avant de mourir. Bon, certes, en devenant Shinobi j’ai largement réduit mon espérance de vie. Et ce volontairement en plus. Mourir au combat, jeune, c’est malheureusement le destin de nombreux d’entre nous. Ma mère va beaucoup me manquer....

Je suis en train de ruminer, avachie sur le comptoir et broyant du noir d’être morte si jeune, lorsqu’un deuxième type un peu louche vient s’assoir à côté de moi. Lui aussi se met à sortir des mots dans une langue bizarre. Et pour ne rien arranger, l’autre répète une nouvelle fois qu’il est le roi Arthur. Je n’ai jamais entendu parler d’un tel monarque dans le coin. Le seul dont j’ai eu vent c’est le seigneur du pays du feu. Je suis entourée de fou.

Alors que le roi fou se met à débiter des conneries, je regarde mon verre. La soif m’a prise soudainement. Serait-ce si terrible si je buvais un peu de cette eau ? Après tout, si je suis déjà morte, et en enfer de surcroît, il ne peut rien m’arriver de pire non ? J’attrape le verre et le renifle. Monsieur roi Arthur répète que ça pue.

- Je suis bien d’accord ...  

Je m’apprête à le boire ... puis je change d’avis. Et puis merde ! Je ne vais pas abandonner. Pas si rapidement. Je repose violemment mon récipient sur le comptoir et frappe du poing avec l’autre main.

- Il est hors de question que j’abandonne !

C’est donc gonflée à bloc, fumée sortant de mes naseaux, que je monte sur le bar et pointe du doigt le barman.

- Toi ! Dis-nous tout de suite ce qu’on fout là et ce que vous attendez de nous !  

La Taverne Sanglante

Pourquoi avais-je parlé cette langue étrange ? Était-ce encore le Genjutsu. Non. Ce n'était pas encore arrivé. Pas depuis que j'avais enfilé ce costume ! C'était lui. C’était élémentaire...

C'était visiblement le costume. Mama, elle m'avait prévenu que son costume était différent. Mais là, ça dépassait toutes mes hypothèses.

L'homme encapuchonné non loin de moi se présenta en roi des bretons. Un peuple inconnu, mais qui, pour une obscure raison m'était familier. Aussi, une impression, m'envahit, comme si le rôle de roi était déjà attribué à quelqu'un d'autre. L'impression que l'homme à côté de moi était un imposteur. C'était sans doute la raison pour laquelle l'homme voulait que je garde le silence. Dirigeant mon regard en direction de ce prétendu roi, je plissa les yeux et d'un air hautain, je m'adressai à lui :
"Vous êtes donc... le roi."

Cet homme ne jugeait pas la nourriture digne de son royale palais. Et je ne pouvais le contredire. Je commençais à m’inquiéter pour ce que j'avais commandé. La politesse voudrait que je le boive mais... Comment dire... Eh bien, cela sera sans aucun doute impossible.

Mais que pensais-je ? Ces vêtements m'embrouillaient l'esprit. Qu'est-ce que j'en avais à faire de ce roi. Mais heureusement la Mousquetaire s'adressa au Barman. Visiblement, elle était ici pour les mêmes raisons que moi. C'était rassurant, elle devait elle aussi avoir été transportée ici. Néanmoins, je devais rester sur mes gardes. Le Genjutsu me jouait peut-être des tours. Chaque objet, chaque personne était potentiellement un ennemi et je ne devais pas me révéler à eux.

Cependant, l'entrain de la jeune fille me plaisait. Je m’empressai de renchérir à sa question :

"Je dirai même plus, qui est responsable de cet endroit ?"

La taverne sanglante

Event Halloween

La scène qui se déroule juste devant nos yeux me pétrifie de terreur. J’en ai le sang glacé. Un type qui déboule des cuisines sa main tenant son bras coupé et sanguinolent.... mais ce n’est pas ça le pire. Le plus atroce dans tout ça, c’est le cri d’effroi qui sort de sa gorge. Je déglutis, une goutte de sueur perle sur mon front.

Lorsqu’il est maîtrisé et ramené dans les cuisines, je devrais être rassurée. Pourtant je ne le suis pas. Il s’est coupé en cuisinant ? La bonne blague. Je n’y crois pas une seule seconde. Puis on nous fait encore l’éloge de ce fameux ragoût. Des connections se font dans mon cerveau. J’entends presque le cliquetis de mes neurones au moment où je fais le rapprochement entre la scène d’horreur à laquelle nous venons d’assisté et ... le ragoût.

Ignoble. J’ai envie de vomir.

Je ne suis peut-être pas morte après tout. Mais je risque quand même de l’être dans peu de temps. Cuisinée et mangée. Un frison parcourt ma colonne vertébrale et fini sa course sur ma nuque. Je me tourne vers le roi Arthur.

- Alors, toujours envie de s’amuser ?

Et je ne sais même pas à qui je peux accorder ma confiance ici ...

La Taverne Sanglante

Stoïque devant le spectacle qui se déroulait devant lui, Sherloc'Kei porta à sa bouche la tasse que l'on venait de lui servir. L'odeur arriva en première comme pour l'avertir que la boisson qu'il tenait était tout sauf un thé Oolong... Il posa l'étrange décoction sereinement sorti un mouchoir avec lequel il frotta délicatement la bouche avant de le ranger.
Il se leva d'une posture fière et bien droite. Avec un regard hautain en direction du cuisinier à la main tranchée, il commença :

"Bien, visiblement le service ici est déplorable."

Son attention se reporte sur la jeune mousquetaire.

"My lady, puis-je vous demander de laisser ce soi-disant roi pour m'accompagner dans les cuisines ? Vous devez être l'équivalent de Scotland Yard, n'est-ce pas ? Allez, une inspection sanitaire surprise s'impose. De plus, inutile de rencontrer ce gang de... hmm... vikings."

il fixe le roi breton une seconde avant d'ajouter :
"Assez de barbares pour la journée."

Il s'active rapidement pour rejoindre la cuisine sans surveiller si quelqu'un le suit.

La taverne sanglante

Event Halloween

La scène qui se déroule sous nos yeux est inimaginable. Un homme tenant son bras coupé et ensanglanté dans son autre main ... vision d’horreur. Dans un endroit de plus en plus glauque. Mais le pire, c’est ce cri d’effroi, à vous glacer le sang et qui continue de vous hanter alors que le bonhomme a été ramené de force dans la cuisine depuis plusieurs minutes maintenant.

Je perds soudainement mon ardeur de tout à l’heure. Coupée dans mon élan. Je reste plusieurs seconde sans bouger, interdite après ce qui vient de se passer. Pour mes compagnons d’aventure par contre, toute cette comédie ne semble pas les ébranler le moins du monde. Le rouquin garde son air hautain et se plaint du service. Devant sa proposition de le rejoindre plutôt que de rester avec le roi bizarre, je hausse un sourcil. La remarque ne plait pas non plus au monarque qui vient le menacer en tenant des propos tout aussi étrange. Je soupire. Ça ne m’étonnerai pas qu’ils se mettent sur la tronche avant la fin.

Finalement, je décide de les suivre, sortant mon épée factice de son fourreau tout aussi factice. Je sais bien que ce geste est inutile. D’autant que je ne sais pas du tout magner une telle arme. Mais étant donné l’inutilité de mon Shōton ici et mon faible niveau en Taijutsu, je n’ai pas vraiment le choix. Je fais signe que je suis prête au rois des bretons quand celui-ci m’interroge du regard. Je couvrirai leurs arrières.

Je n’ai pas le temps d’apercevoir ce qui se trame dans les cuisines. Un géant habillé de fourrures et accompagné de ses sbires fait une entrées des plus bruyante dans la petite salle. Le pire, c’est qu’Arthur et lui semblent parfaitement se comprendre car ils échanges quelques mots.

- Ça n’en finira donc jamais ? Demandé-je en levant les yeux au ciel.

Je tourne ensuite mon regard vers mes deux compagnons. Il faut qu'on arrête de se laisser distraire par cet endroit. C’est comme si le lieu lui même se défendait pour nous empêcher d’y voir plus clair. Mais il ne gagnera pas. Non. Ils ne gagneront pas. Je bouscule les deux guignols qui me servent d’acolytes et entre dans la cuisine.

Vision d’horreur. Je me fige sur place. Les yeux écarquillés et mes mains tenant encore les portes à double battants pour éviter qu’elles ne se fracassent sur le nez des deux autres.

- Ce n’est pas ... possible.    

Je fais marche arrière et me précipite vers le comptoir. Pâle. Livide. J’attrape le chapeau du rouquin juste à temps pour vider le contenu de mes intestin à l’intérieur.