De la géologie ? Pourquoi pas après tout…cette mission devrait être dans les cordes de la jeune blonde. Il s’agissait de vérifier les dires d'une vieille dame qui avait soit disant découvert une potentielle source chaude exploitable. La bonne nouvelle était que Haruka avait maintenant une bonne excuse de quitter le village et voir un peu du pays. Elle avait vraiment hâte de pouvoir monter dans les échelons pour pouvoir voyager vers de nouveaux horizons. A vrai dire, Haruka voulait en profiter le plus possible pendant qu'elle le pouvait encore car, si elle perdait contre son père, qui sait si Haruka aurait encore la possibilité de jouir de sa liberté une fois qu'elle se serait mariée.

« Haruka onee-chan… »

Haruka sentait qu'on tirait sur le bas de sa robe. Elle baissa la tête en voyant que sa petite sœur insistait. Elle sourit avant de la prendre dans ses bras et de l'asseoir sur ses genoux.

« Pourquoi es-tu debout si tôt ? »

Setsuka pointa du doigt sa bouche.

« Oh tes dents te font mal ? Mmh…c'est normal à ton âge, tes dents poussent encore… »

Haruka se leva et ouvrit une armoire où elle entreposait ses herbes médicinales. Elle sélectionna un bocal contenant des clous de girofle. Elle en sélectionna quelques-uns et en mit un peu dans la bouche de sa petite sœur.

« Voilà, ca devrait aller mieux dans quelques minutes. »

Setsuka hocha la tête et semblait plus apaisée maintenant. Elle embrassa sa sœur sur la joue, satisfaite.

« Onee-chan doit aller en mission aujourd'hui. Je te dépose le bocal ici, sur la première étagère, si tu as encore besoin, n'hésite pas à t'en servir d'accord ? »

La petite fille hocha la tête à nouveau et fit un signe de la main à sa sœur en la voyant franchir la porte.

« Bye bye, onee-chan ! »

Haruka se dirigea vers la porte du village. Elle signala aux gardes l'objectif de sa mission avant de sortie de celui-ci. Une fois à l'extérieur, Haruka se sentait libre. Évidemment, il lui était interdit de sortir du pays mais ce petit voyage lui faisait du bien. Elle n'avait jamais pris le temps de voyager toute seule et elle espérait un jour faire un tour du monde, s'arrêter dans chaque pays, dans chaque village et en goûter les spécialités…

« Ah Haruka…ce ne sont que des spéculations pour le moment, tu as encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir te permettre ce genre de choses. »

Elle continua à marcher, à son aise, sans se presser jusqu'à arriver à la destination indiquée sur l'ordre de mission. La vieille dame n'avait pas menti, il y a avait bel et bien une étendue d'eau qui jaillissait depuis le sable. Il y avait certainement une nappe phréatique en dessous du sable, à quelques mètres de profondeur. Cependant, les rumeurs de gens étaient avérés, l'eau présentait bien une couleur peu commune. En s'approchant, Haruka constata que cette couleur n'était pas vraiment du à une pollution mais plutôt à un mélange hétérogène entre l'eau et le sable. La constante agitation due au fait que la source ne cessait de remonter à la surface tel un geyser de faible intensité, empêchait le sable de décanter et celui-ci était en constant mouvement dans l'eau.

La jeune femme coucha toutes ses constatations sur papier afin de compléter le rapport et conclua qu'il était possible d'établir ici un point d'eau. Elle ne s'avancerait pas à dire qu'une source thermale était possible ici mais au moins les villages alentours pourraient s'abreuver ici sans trop de soucis une fois les aménagements nécessaires effectués. Haruka finit son inspection en sortant un flacon et récolta un échantillon. Une analyse était nécessaire afin d'établir la présence de pathogènes dans l'eau.

De retour chez elle, Haruka procéda elle-même à l'inspection de l'échantillon mais n'y trouva rien de dangereux hormis de petits micro-organismes totalement inoffensifs. La jeune blonde compléta son rapport à la lumière de ses nouveaux résultats puis emballa le tout avant de l'expédier au bureau des missions. Enfin, Haruka alla chercher sa sœur pour s'enquérir de son état mais elle la trouva endormie paisiblement , le pouce dans sa bouche et décida de ne pas la déranger.

« J'aimerais parfois retourner à ces jours paisibles… »

Elle referma la porte de sa chambre avant de retourner dans la sienne, ouvrant un bouquin d'anatomie dans lequel elle fut rapidement absorbée.