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 Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi

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MessageSujet: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeMar 13 Aoû - 6:43

Encore une journée qui s'annonçait bien loin d'être passionnante pour Satoru. Se levant difficilement alors que la journée était déjà bien entamée, il traînait la patte pour se préparer en se dépêchant à moitié. Le soleil de midi devait se rapprocher, enfin ce n'est pas comme si ça changeait grand chose dans ce village où les ténèbres semblaient régner jour et nuit, la lumière peinant à traverser cette brume éternelle. Enfin, la vérité n'était pas aussi crue il est vrai, mais pour un homme ayant passé la moitié de sa vie dans une région où la nature luxuriante et le soleil illuminaient les alentours de leur beauté et ce quel que soit la saison, il est difficile de s'habituer à de telles conditions de vie. Le pire restait bien sûr l'humidité constante, mais dans un pays connu pour son affinité aquatique, s'attendre à autre chose serait bien stupide. Ce genre de pensées traversaient l'esprit du Chûnin alors qu'il venait de terminer de s'équiper. Se jetant nonchalamment de l'eau sur le visage histoire de se réveiller, il ouvrit sa fenêtre et disparut en sautant de toit en toit, ne laissant derrière lui qu'un appartement à la limite de l'insalubre et une image rémanente de son passage sur les tuiles des habitations du village. Il avait, comme à son habitude d'ailleurs, décidé de ne pas porter la tenue officielle incombant un shinobi de son rang, se contentant de son kimono habituel et de son bandeau pour éviter qu'on ne le prenne pour un intrus, ce qui pourrait risquer d'arriver au vu de sa destination.

Aucune mission ne lui avait été assignée aujourd'hui et pourtant, il sentait la botte métaphorique du système écraser son esprit de pauvre représentant de la force ouvrière comme si c'était bien le cas. Il avait en effet accepté, à contre cœur bien sûr, de rendre service à une collègue aujourd'hui et de la remplacer quelques heures à son poste de garde ... Pendant son jour de repos ... Cette kuinoichi nommée Taidana avait, semble-t-il, mieux à faire que de remplir son rôle et de faire son boulot à observer l'horizon toute la journée sans rien d'autre à faire. Elle avait en effet été assignée à la protection des portes du village, ou plutôt de ses remparts, vers lesquels le jeune Kyoda se dirigeait donc. Ayant accepté de rendre ce service la veille en buvant un verre avec la kunoichi, cet imbécile espérait également une faveur en retour, qu'il ne recevra probablement jamais d'ailleurs, ayant compris plus tard que le mariage de sa cible était prévu dans quelques mois. Mais il était trop tard pour revenir sur sa parole, c'est une clause implicite qui serait inclus dans le contrat de chaque ninja il semblerait. Ah ça, il le regrettait amèrement, s'approchant enfin des portes.

Il salua rapidement les pauvres ninjas qui eux étaient assignés à la protection de la porte d'un ton agressif, poussé par sa mauvaise humeur, avant de grimper la muraille sans attendre leur réponse. Pendant son ascension, il se sentait presque désolé pour les collègues qu'il venait de croiser, se disant que leur besogne était bien pire que la sienne, il aurait au moins droit à une vue intéressante de là haut. Une fois arrivé sur le haut du rempart, il croisa Taidana dont le visage blasé fut rapidement illuminé par un sourire franc.

« J'avais peur que tu ne viennes pas ! Alors voilà, il faut que tu restes là et que tu vérifies qu'aucune menace ou autre ne se dirige par ici. Tu verras c'est super facile ! Moi je suis assignée ici depuis une semaine et je m'éclate, c'est la planque totale !

- Ouais enfin ... Ça a pas l'air d'être la joie non plus hein. Tu reviens dans combien de temps ? Je risque de vite tourner en rond moi.

- T'inquiètes pas, on va t'envoyer du renfort pour t'assister, sachant que c'est ta première fois à ce poste, principalement pour éviter que tu t'endormes en fait ... Enfin je crois, c'est à Hayato de gérer ça, j'espère qu'il a pas oublié, tu le connais il est tête en l'air. Allez moi j'y vais, ce shopping va pas se faire tout seul, à plus tard et merci encore, gros bisous !

- Ouais ouais ... »

Satoru n'eut même pas le temps de commencer à soupirer toute sa frustration de s'être retrouvé dans cette situation que la kunoichi aux cheveux bordeaux avait d'ores et déjà disparue. Fixant l'horizon, le Chûnin laissa un léger sourire en coin s'afficher sur son visage alors que la vue lui faisant face était d'un grandiose assez rare. De là haut, le brouillard semblait bien moins épais et rendait le tout plus agréable à regarder. Un vent frais faisant virevolter les extrémités de son kimono, il décida enfin de s'asseoir tout en dégainant une pomme de sa sacoche à la jambe. Le sifflement du vent dans les craquelures du bord du rempart résonnaient dans ses oreilles alors qu'il se délectait de son petit déjeuner, repensant à ce que lui avait dit la responsable de son malheur.

Même si le fait qu'elle ait implicitement indiqué que Satoru avait besoin de renforts pour simplement regarder au loin l'avait fait se sentir légèrement insulté, il espérait sincèrement que ce soit bien le cas et que l'autre abruti d'Hayato n'ai pas oublié pour une fois. Il était le genre de ninja à partir en mission sans ses kunais, donc quelque chose dans ce genre là ne serait absolument pas étonnant. Aucun autre garde n'étant assigné à ce poste et le plus proche se trouvant à une bonne centaine de mètres plus loin sur le mur, des renforts seraient son seul espoir de noyer son ennui. Il restait également la possibilité d'un miracle qui lui enverrait quelqu'un ayant simplement décider de se balader sur les murs, ou dans le pire des cas une bonne vieille invasion, là au moins il y aurait de quoi faire. Jetant son trognon dans le vide devant lui, il s'installa plus confortablement en tailleur, les deux bras en arrière soutenant son corps qui se penchait dangereusement vers une position allongée qu'il tentait de repousser au maximum. Il savait pertinemment qu'il succomberait à l'envie de faire une sieste à un moment ou un autre, c'était une évidence pour lui, mais il tenterait au moins de reculer cette décision le plus possible. Un soupir long et chargé d'ennui s'échappait de ses lèvres, qui n'allait certainement pas être le dernier de la journée ...



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Jigoku Kazuo
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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeMar 13 Aoû - 13:31


Corvée de garde
L'issue de la dernière mission, qui devait être une corvée, s'est avérée pour le moins intéressante. Les habitants ont chaleureusement remercié leur chaperon, après la fête et auprès de ses supérieurs. Lui valant ainsi des compliments, mais ça n'aurait pas dû se passer comme ça. Pour avoir disparu pendant toute une journée et manqué à ses obligations, Kazuo devait être de corvées durant les deux prochaines semaines.
La première semaine était passée avec brio pour le jeune loup, qui avait su retourner la situation à son avantage grâce à cette fête de l'entente. Cette fois-ci, difficile de réaliser le même exploit. Kazuo était assigné à la garde de la porte. Un lieu qu'il connait bien, pour avoir guetté l'arrivée d'un faucon pendant des heures. Heureusement il avait pu compter sur la sympathie de ses collègues du jour, qui avait su rendre son attente moins ennuyeuse.
Hélas lorsque le jeune loup arrive à la porte, il ne reconnait aucun visage. Peu importe, il reste positif et s'approche d'un garde pour s'enquérir de son affectation. Un homme aigri, au visage marqué par les années, qui lui répond. Sèchement, il lui indique de rejoindre le rempart et de s'adresser à un dénommé Kyoda Satoru. Un nom qui lui est inconnu, même s'il croit avoir entendu parler de ce clan par le passé.
Direction donc le rempart, pour trouver la personne mentionnée par les gardes. Difficile de se tromper, il est seul à se tenir sur cette partie du rempart. Quant à savoir le rend qu'il occupait, ça paraissait compliqué étant donné son uniforme qui était loin d'être réglementaire. Un sujet sur lequel Kazuo ne pouvait pas juger. Vu qu'on lui avait attribué cette tâche sans lui préciser que c'était une mission, il avait opté pour un kimono, auquel il a récemment fait broder le symbole de son clan.
Le ninja qui lui faisait maintenant face était plus âgé que lui, il en conclu que c'était au moins un chûnin. Un jônin n'est pas affecté à la surveillance des remparts, à moins que celui-ci soit mis au placard par la Mizukage. Au moins, ça lui fera un point commun avec le jeune loup. D'ailleurs, il se présente en bonne et due forme, comme à son habitude avec le sourire.

— Bonjour, je suis Jigoku Kazuo, c'est bien vous Kyoda Satoru ? Demande-t-il avec entrain et respect, on m'a dit que je devais m'adresser à vous et… c'est à peu près tout à vrai dire.

En vérité, garder les portes ne demandaient pas des compétences extraordinaires. Seulement un bon sens de l'observation et une concentration optimale. Deux choses dont Kazuo pense disposer, même s'il lui arrive de se faire distraire facilement. Pourtant avec un temps pareil, qui sait ce qui peut bien se cacher dans le brouillard.

— On m'a affecté à la surveillance, voilà tout ce que je sais… vous pensez qu'il va y avoir du grabuge ?

Malgré lui, Kazuo pose la question avec une certaine impatience. Bien sûr il ne veut pas voir l'ennemi aux portes de Kiri, mais d'un autre côté il ne serait pas contre un peu d'action. Un sentiment sans doute partagé par plusieurs gardes. Passer son temps à attendre ce n'est pas un métier, même si c'est idéal pour ceux ou celles qui veulent rester au calme.
Quant à son supérieur du jour, Kyoda Satoru, difficile de dire grand-chose sur lui. Visiblement, il ne faisait pas preuve du plus grand respect pour les règles. La preuve est faite avec l'absence de son uniforme. Puis il n'avait pas la tête du parfait petit soldat avec l'emblème de Kiri tatoué sur le biceps. Si c'est le cas, alors il cache bien son jeu. Kazuo non plus ne faisait pas preuve de la plus grande des implications au sein du village.
Pour la défense du jeune loup, son arrivée a été pour le moins chaotique. L'académie, même s'il s'en est bien sortie, n'a pas été une partie de plaisir non plus. Kazuo a pris réellement conscience de sa place lorsqu'il a commencé les missions. Tâche dont il s'acquitte avec la plus grande assiduité, même s'il doit rester posté sur des remparts toute la journée. Un service rendu à ce pays qui a bien voulu l'accueillir, alors que sa situation n'était pas des plus favorables.
Heureusement, au cours des dernières semaines le jeune loup a eu l'occasion de trouver un semblant de piste quant à son avenir. Kazuo ne peut décemment pas se tourner vers le Pays de la Pluie, alors que celui-ci a longtemps traqué les Jigoku. Un clan qu'il espère un jour reconstituer et de préférence ici-même, au Pays de l'Eau. C'est pour ça qu'il se doit de protéger Kiri, que ce soit au milieu d'une querelle entre voisins ou bien sur ces remparts. Peu importe s'il n'est pas le parfait ninja de la brume, il fait tout son possible pour racheter sa dette envers cette terre d'accueil.
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Yuki Ikazuchi

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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeMar 13 Aoû - 21:30


Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Yukimu10

Corvée de Garde

Feat Yuki Ikazuchi ft Kyôda Satoru & Jigoku Kazuo




Ikazuchi fulminait, en cette énième journée brumeuse dans ses appartements. Son équipement, éparpillé sur la table à manger, il se hâtait d’enfiler l’un de ses sweat, frappé du symbole de son clan tout en enfournant, entre ces lèvres, une brosse à dent. Malheureusement pour sa patience, le jeune garçon avait hérité des attraits de perfection des gênes Yuki. Son âme l’empêchait de quitter son lieu de vie, sapé comme un vulgaire civil de bas-quartiers. La beauté était le juste mot des enfants de la neige, que ce soit dans la vie commune ou dans leurs techniques. Mais en ce moment, ce nom et ces mimiques génétiques, il les haïssait du plus profond de son cœur. Alors qu’il se reposait calmement dans sa chambre, il avait reçu une missive par hibou du conseil des anciens. Ceux-ci l’enjoignaient fermement à prendre la place d’un chunin du clan, tandis que celui-ci participerait à une réunion de crise au sein du clan, et quelle tâche !!!, pensait le jeune Yuki : effectuer le travail des gardes, autrement dit, corvée de garde aux portes du village. L’une des affectations les plus barbantes pour un shinobi en puissance. Attention, l’adolescent était conscient qu’il s’agissait de la première ligne de défense de Kiri, et qu’il était nécessaire de s’en acquitter. Mais pourquoi lui, un jeune genin sans expérience, et surtout sans le moindre talent de senseur ou traqueur.

Hélas…il ne pouvait s’opposer à un ordre direct des dirigeants. Sa côte de popularité au sein du clan, même si elle s’était améliorée au cours des années, restait globalement très basse. Discuter la parole de Kami ne jetterait que de l’huile sur le feu. Contre mauvaise fortune, bon cœur, tentait-il d’intégrer dans sa pensée. Après tout, même si par le passé, cette tâche était sensible, la garde ne comportait aucun risque : il s’agissait de rejoindre un poste sur une muraille, haute de plusieurs mètres et de laisser voguer son regard dans les horizons fumeux des terres du pays de l’Eau. Néanmoins, le genin espérait s’y faire des connaissances, et ainsi, ne point perdre son temps à s’ennuyer tout en effectuant un job pour lequel il ne recevrait aucune récompense, n’agissant qu’en tant que simple remplaçant.

Depuis quelques temps, plus précisément, sur le chemin du retour de sa dernière mission, le genin avait analysé ses propres forces et faiblesses. Il maîtrisait son attribut héréditaire avec brio, d’une dextérité que nombre des cousins de sa génération n’arrivait à atteindre que dans leurs rêves les plus fous. Ce talent était ce qui garantissait sa tranquillité relative au sein du quartier résidentiel. Les plus jeunes n’osaient l’agresser de peur de se retrouver à l’hôpital et les adultes étaient retenus par la branche militaire au sein du clan : non seulement il était doué pour son âge, mais ses ancêtres avaient contribués largement au bien être de la famille. Son grand-père et son père appartenait à l’élite. Toutefois, ce talent créait, également, une grande jalousie au sein des rangs des forces de l’ordre. L’étroitesse d’esprit sur la pureté du sang demeurait affligeante…fait dont l’azuré n’en avait cure. Il deviendrait un grand shinobi à la sueur de son front et contre l’adversité, et non comme quelques hommes et femmes qui ne devaient leurs positions que parce qu’ils naissaient avec une cuillère d’argent dans la bouche. Son nindo lui intimait de ne jamais appartenir à la catégorie des proies, mais d’être le chasseur, celui qui apporte la ruine sur les ennemis de son peuple. Le sang de Kiri…cette substance si parfaite ne devait jamais disparaître ou se sentir menacé, telles avaient été les paroles du Mizukage. Ikazuchi lui serait fidèle jusqu’à la mort ou tant qu’elle se tiendrait en tant que Mizukage. Il était l’ami, l’homme et l’arme de Kiri et de ses dirigeants. Ce patriotisme, malgré son dégoût pour les activités ennuyantes, était l’une des seules raisons qui le poussait à rejoindre son poste d’une journée. Observer les cieux et les êtres qui composaient ce service de garde lui apprendrait sûrement des anecdotes sur la vie des shinobis dans la brume et lui indiquerait la voie à suivre pour réaliser ses rêves.

C’est sur cette pensée, que le jeune homme enfila sa sacoche à sa taille, et disparu rapidement en direction du toit le plus proche. La voie terrienne comportait un nombre toujours croissant d’obstacles et selon le rouleau que lui avait confié le messager aquilin, seules des minutes le séparaient de l’heure de sa prise de poste.

Le village semblait animé, comme toujours. Des rumeurs circulaient sur le régime de la Brume, jugeant chaque tête comme celle d’un démon assoiffé de sang. La réalité était autre…Les enfants restaient des enfants et les villageois, des villageois. Blâmer une communauté pour un comportement singulier, une preuve de la cupidité grandissante de la race humaine.

Le trajet fut assez rapide et notre jeune protagoniste venait de se réceptionner d’un salto arrière, disons-le magnifiquement bien exécuté, devant le poste de douane le plus proche. Levant la tête en direction de la muraille, il put apercevoir deux silhouettes moyennes, dénotant du jeune âge de ces individus. L’un d’entre eux, le plus petit, en taille et sûrement en âge, portait une longue chevelure tirant sur le blond pâle, hérissé comme les écailles d’un dinosaure. Vêtu d’un kimono, il semblait discuter avec l’autre shinobi de la brume, qui lui ne portait pas la tenue réglementaire malgré sa fonction de Chunin. Du moins, Ikazuchi le présumait en raison d’une estimation approximative de son âge. Il portait une tunique qui ne semblait pas provenir du pays de l’Eau. Un étranger ? Un individu originaire d’une nation alliée ?

Maybe…

Souhaitant en avoir le cœur net, Ikazuchi s’élança sur le mur pour apparaître aux cotés des deux gardes. Ne perdant pas de temps en frivolités, il se présenta à ses deux collègues :

«Je me nomme Yuki Ikazuchi. Je suis ici pour effectuer une permanence d’une journée à la garde des frontières. J’ai pris la place d’un chunin de mon clan qui devait participer aux affaires du clan. »

Il se positionna, le regard vers le rivage au loin de l’île qui abritait en son sein Kiri. Humectant ses lèvres, il poursuivit son discours :

«Chunin, si cela n’est pas déplacé, puis-je savoir vos noms et si, cela ne vous dérange pas, pouvez-vous m’indiquer mon placement ? »

Ainsi, Ikazuchi  se présenta à la garde, prêt à effectuer sa corvée. Cette rencontre allait devenir la rencontre entre Ikazuchi, Kazuo et Satoru.

L’aventure continue…



Dernière édition par Yuki Ikazuchi le Ven 30 Aoû - 20:56, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeMer 14 Aoû - 10:05

Les flammes dansaient, dépassant les plus hautes montagnes et illuminant le monde d’un rouge sang bien approprié. Devant elles se trouvait un homme, Satoru, dernier espoir de l’humanité face aux effroyables troupes de l’outre monde. Il se tenait droit et fier, faisant face à l’infinie plaine se dessinant devant lui, la terre tremblait face à l’avancée de milliers de troupes ennemies qui ne laissaient dans leur sillage qu’un immense nuage de fumée couvrant l’horizon et l’odeur de la mort. Le grondement de leur charge ne se faisait interrompre que par les tambours de guerre rythmant leur rugissement, unifié dans la guerre, résonnant dans le continent entier comme le hurlement d’un seul homme, couvrant le fracas des éclairs frappant la terre à répétition, illustrant parfaitement la colère des dieux face à la folie des hommes. Dégainant son katana légendaire, notre héros illumina toute la vallée devant lui de sa compassion divine, avant de se laisser tomber vers l’avant, il ne lui restait plus qu’un objectif : sauver le mon … Ah non c’était un rêve. Merde.

Le Chûnin ouvrit en effet les yeux trop rapidement pour s’habituer à nouveau à la lumière du jour, avant de se reprendre, complètement paniqué. Il soupira un bon coup et se replaça en position assise, avant de rapidement nettoyer le fil de salive lui coulant le long de la joue d’un coup de main. La réalité semblait bien moins agréable après un tel rêve, le vide et l’ennui s’étendant à perte de vue devant lui. Cette même vue qui l’avait émerveillé à son arrivée, avant de tellement l’ennuyer qu’elle le plongea dans un profond sommeil au bout d’une dizaine de minutes. Et il en avait encore pour plusieurs heures, ça allait être plus long que prévu … Heureusement, une des divinités aléatoires qu’il avait prié sans vraiment le vouloir l’avait visiblement entendu et un miracle arriva, d’abord sous la forme d’une voix légère interpellant notre héros de derrière lui. Plein d’espoir quant à ce miracle et au bord des larmes tellement il n’y croyait plus, il se retourna rapidement pour voir un jeune homme, un adolescent pour être exact, le saluant avec beaucoup plus de respect que Satoru n’en méritait. Le jeune homme arborait une longue crinière argentée et des yeux aussi rouges que des rubis, ce qui le démarquerait aisément de n’importe quel autre jeune ninja, si toutefois ils ne partageaient pas la solitude de ce rempart à deux. Le jeune ninja enchaîna sur deux questions juste après s’être présenté, auxquelles Satoru tenta de répondre en feignant sa bonne humeur et son implication, histoire de ne pas déprimer la jeunesse tout de suite.

« C’est bien moi oui, enchanté Kazuo ! Pour ce qu’il en est du grabuge … J’en doute honnêtement, même si entre nous je prie pour une invasion depuis avant. Je suis pas un habitué de ce poste et on me l’a un peu laissé sur les bras rapidement donc j’en sais pas spécialement plus, mais j’imagine qu’il faut regarder l’horizon quoi, ça devrait être faisable. »

Malgré toute sa bonne volonté, il ne pu s’empêcher de repartir sur son ton blasé dès la fin de son petit discours. Ah ça, il aimerait sincèrement faire croire à son nouveau binôme que l’après-midi allait être remplie d’activités folles et qu’il rentrerait chez lui des étoiles pleins les yeux et des anecdotes plein la tête, mais c’était difficile de tenter de convaincre qui que ce soit si lui même n’y croyait pas le moins du monde. Il se creusait ainsi les méninges pour tenter de trouver quelque chose d’intéressant à dire, avant d'être à nouveau sauvé par le destin qui amena un jeune homme supplémentaire sur les remparts pour contrer son manque de répartie et d'imagination. On pouvait dire qu'il tombait bien oui.

Celui-ci, bien que semblant être dans la même tranche d'âge que Kazuo, semblait plus ... Sérieux dirons nous. Il n'avait même pas pris le temps de reprendre sa respiration suite à son ascension qu'il enchaîna directement sur des présentations. Il remplaçait quelqu'un de son clan ? Ce qui voudrait dire qu'un ninja du clan Yuki, si il avait bien compris, avait décidé de lâcher son poste au même moment que la kunoichi ayant allègrement arnaqué notre héros ? Alors ça pour un hasard, c'en était un beau. Ou pas du tout d'ailleurs, le jeune Kyoda commençait à douter de l'importance des "affaires à régler" de Taidana et son esprit se dirigeait doucement mais sûrement vers la conclusion que tout ce petit groupe avait été réuni ici pour couvrir une affaire extra conjugale. Et bah bravo ! Rien ne lui confirmait, mais rien ne lui affirmait le contraire non plus, donc la théorie se tenait. Ne quittant pas son rôle de jeune ninja plein de sérieux et d'entrain, le nouvel arrivant interpella notre héros par son rang avant de lui demander leurs noms et où se placer. Ouvrant grand les yeux, étonné par cette prise d'initiative qu'il n'aurait jamais rêvé pouvoir prendre au même âge, Chunin se leva avant de répondre d'un ton amusé.

« Ah ça, c'est une bonne question mon p'tit gars ! Alors déjà moi c'est Satoru, Chunin comme tu l'a si rapidement deviné. Cela dit fait gaffe, si on s'était croisés il y a quelques mois j'aurai pu mal prendre ta remarque, sachant que je n'avais pas encore été promu haha ! Et lui c'est Kazuo ... Jigoku c'est ça ? Et j'en sais pas vraiment plus à vrai dire. »

Il était vrai qu'il n'avait pas encore vraiment eu l'occasion de tailler le bout de gras avec son nouveau camarade aux cheveux d'argent, il ne savait donc pas grand chose de lui. Qui sait, il était peut être l'exemple inverse de ce que Satoru venait d'avancer et était un Chunin lui aussi malgré son jeune âge. Après tout ça restait une possibilité, même si le fait qu'un garçon aussi jeune ait atteint un tel grade prouverait indéniablement un certain génie et les génies ... On ne les met pas en corvée de garde, les génies ils font des missions légendaires où il sauvent des innocents. Enfin, c'est en tout cas ce que s'imaginait le Chunin, ayant presque oublié la question du jeune Yuki, avant d'enfin reprendre.  

« Alors comme je disais avant au collègue, c'est ma première fois à ce poste et je dois pas être là depuis plus d'un quart d'heure. D'après ce que j'ai cru comprendre, on a les gardes de la porte en bas, nous au dessus et d'autres équipes un peu partout sur le mur, même si je doute qu'ils soient aussi nombreux que nous. Donc honnêtement ... Place toi où tu veux, on a un visuel sur une bonne partie de l'île d'ici donc se bouger de quelques mètres devrait pas changer grand chose et puis surtout, on a d'autres rondes à l'extérieur qui se rendront compte du danger bien avant qu'il nous arrive ! »

Si il s’avérait qu'il était bien le plus haut gradé du trio, Satoru ne montrait pas là toute l'étendue de ses talents de meneur d'hommes il faut bien l'avouer. Mais pour le coup ... Il faisait réellement des efforts mais ne voyait pas vraiment ce qu'il pouvait répondre au Genin aux cheveux bleus, lui même n'ayant jamais été briefé à ce sujet. Il avait dû l'être à l'académie à l'époque, mais ça remontait à tellement loin qu'il avait du mal à s'en souvenir, ayant sans doute passé ces cours trop occupé à rêvasser de grandes batailles comme à son habitude. Enfin, il se tracassait certainement pour rien, il ne lui restait plus qu'à espérer que les ninjas pré-pubères ne le jugent pas là dessus, il prendrait certainement un coup à l'ego si il se faisait remettre à sa place par quelqu'un d'aussi jeune. Ah ça, c'est fragile la fierté d'un homme ...

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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeJeu 15 Aoû - 18:48


Corvée de garde
Visiblement, Satoru n'en savait pas beaucoup plus que Kazuo sur la mission qui leur avait été attribuée. Rien de très difficile en réalité : surveiller l'horizon. Une tâche qui ne devrait pas poser de problèmes, surtout à deux… trois ? Le jeune loup n'eut pas le loisir de répondre à son supérieur du jour, qu'un autre ninja fit son apparition. Celui-ci bien plus sérieux, trop peut-être. Faisant aussitôt redescendre l'ambiance légère qui commençait à s'installer.
Yuki Ikazuchi, un nom qui ne lui était pas inconnu. Peut-être que Kazuo en saurait plus, s'il s'intéressait un minimum aux autres genins. Hormis quelques rares ninjas de sa promotion avec lesquels il a gardé contact, le jeune loup s'intéresse peu à ses collègues. Une vieille habitude, sans doute motivée par la méfiance qu'il éprouve à l'égard des humains. Non pas qu'il ne se considère pas comme tel, mais il a toujours préféré la compagnie des loups à celle de ses semblables.
Silencieux, Kazuo écoutait les deux ninjas échanger et s'il ne l'avait pas remarqué, c'est vrai qu'appeler quelqu'un par son garde est assez surprenant. Pour un supérieur éventuellement, mais Ikazuchi n'était qu'un garçon comme les autres et dans la même tranche d'âge que le jeune loup. Néanmoins il appartenait à un clan installé à Kiri, contrairement à lui. Difficile de dire où sont les Jigoku aujourd'hui et combien il en reste, il est peut-être même le dernier.
Les choses auraient peut-être été différentes pour Kazuo si tout comme son camarade, son clan était encore présent. C'est bien la première fois qu'il voit du positif dans sa situation. Le jeune loup préfère discuter et s'amuser, la moindre corvée est alors plus légère. Un point que devait certainement partager Satoru, qui ne faisait pas preuve du plus grand de professionnalisme. Esquissant un sourire amusé, Kazuo pu enfin placer quelques mots.

— Mince, ça en fait du monde, soupire-t-il en regardant au loin, personne ne va attaquer en voyant ça, vous ne pensez pas qu'on pourrait tous se cacher ? Comme ça il débarque et… non, oubliez ça !

Gêné de proposer cette idée saugrenue, Kazuo se met à rire de lui-même. Un peu d'action ne se refuse pas, mais du repos non plus. Puis qui sait ce qui se cache dans la brume, à cette position ils gagnent sur tous les tableaux. Personne, ils ont droit à une journée tranquille. Une attaque, ils sont en première ligne pour se battre.

— Heureusement la vue est plutôt sympa et puis, on est trois non ? On va bien trouver de quoi s'occuper, reprend Kazuo pour tenter de faire oublier ses précédentes paroles, sans garder de vue notre objectif bien sûr, j'ai eu ma dose de corvées pour l'année à venir…

Un soupir qui laisse rapidement place à un sourire. La vérité, c'est que les missions qu'on lui confit récemment n'ont rien de corvées. Enfin, pas pour Kazuo en tous cas. Peu importe l'intitulé de la mission. Courir après des rats, encadrer une fête de quartier et même surveiller la brume. Tout ce qu'il faut, c'est trouver le moyen de changer la corvée en autre chose. Pour ainsi réaliser son objectif, sans se jeter par-dessus les remparts à cause de l'ennui.
Au moins, Satoru n'est pas de ces supérieurs le nez collé au protocole. Puis il est plutôt sympa, bien loin de ceux que Kazuo avait eu l'occasion de croiser jusque-là. Quant à Ikazuchi, difficile de se faire un avis tranché, mais le jeune loup a fait le tour des genins. Parmi les jeunes ninjas de Kiri, il y a de tout. Certains veulent briller quoi qu'il en coûte, d'autres se voit refaire le monde. Chacun à ses propres rêves et ses aspirations.
Le regard porté au loin, Kazuo se laisse emporter par ses pensées un fin sourire sur le visage. Gagné par la nostalgie et les souvenirs. La brume a remplacé la pluie, mais l'ambiance est sensiblement la même. Posté ici à surveiller l'horizon, il est comme au village de son enfance – avec moins d'action. Cela le ramène loin en arrière, à une époque bien moins paisible. Finalement, un peu de calme lui fera le plus grand bien. Puis ça lui permettra de faire de nouvelle connaissance. Tous les matins, sa sœur lui rappelle à quel point c'est important de se mêler aux autres. Facile à dire !
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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeSam 17 Aoû - 17:31


Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Yukimu10

Corvée de Garde

Feat Yuki Ikazuchi ft Kyôda Satoru & Jigoku Kazuo




« Ainsi, c’est une première pour nous tous. C’est compréhensif, cette activité est d’un ennui affligeant. Mais la garde fait partie de nos attributions…Sans les gardes, je doute que Kiri subirait une attaque, mais il est important de ne point laisser tomber notre garde. Dans cet horizon qui s’ouvre à nous, du haut de ses murailles, des ombres guettent la chute de notre peuple et se réunissent dans les ténèbres, pour prospérer et se multiplier tels des cancrelats sous un rocher », déclara l’enfant des neiges suite aux propos tenus par ses collègues.

S’il connaissait le patronyme du chunin, n’étant que celui d’une des familles shinobis les plus importantes du village depuis des décennies, en revanche, celui de son vis-à-vis le laissait de marbre. Jigoku…un nom qui sonnait majestueusement à travers le cosmos, mais qui n’arrivait point à percer les méandres de sa mémoire. Inconnu, le genin eut l’idée de poser subtilement la question au concerné sur l’origine de son nom de famille. Cette même personne qui s’était permis de prononcer une farce indécente concernant la situation des menaces qui pèsent sur Kiri. Cet enfant aux cheveux hérissés était-il lui aussi un étranger? Un profane de la terreur, la souffrance et le sang qui avait été aspiré par la roche et les grains de terre qu’il foulait de ses pieds. Cette pensée révolta la bête intérieure que contenait l’Azuré. De tels propos n’étaient pas permis, pas auprès de son peuple. Partisan de la guerre et de l’effacement des menaces, Ikazuchi comprenait le sentiment d’un manque d’action manifeste mais pas au prix d’une attaque sur son peuple. Kiri, une proie…inconcevable. La brume était chasseresse, se délectant des environnements qui subissaient son courroux.

Mais…il s’était juré de paraître plus sociable et d’apprendre à dissocier sa vie personnelle de sa vie professionnelle. Une part de lui, convaincu d’une envie du Jigoku de détendre l’atmosphère, décida qu’il valait mieux laisser couler, dans les eaux de l’oubli, cette rage qui l’avait submergé l’espace d’un instant. Il en profita pour briser la glace avec ses collègues :

«Je connais le nom des Kyoda, Satoru-san, à l’instar de tous les aspirants diplômés de l’Académie. Par contre la famille Jigoku ne m’inspire rien, m’étant totalement inconnue. Mon nom, est aussi connu que celui de Satoru-san. Mais vous savez-quoi ? On s’en balance. J’accepte volontiers ta proposition, Kazuo-san. Nous devrions apprendre à nous connaître, en tant qu’individus, tandis que nous effectuons notre devoir de garde. Telles sont les volontés du Yondaïme, que nous puissions devenir des camarades, des amis au lieu de nous tuer, comme nos ancêtres firent jadis.»

Esquissant un sourire, ses cheveux bleus foncés voletant librement au rythme de la brise, il se détourna de l’horizon pour contempler le brun et l’enfant immaculé. Ikazuchi, en surface, paraissait sérieux mais, ce que ses congénères ne décelaient pas sous la partie émergée de l’iceberg, c’est qu’il avait un besoin grandissant d’affection. Inconsciemment, il se sentait prêt, comme une hirondelle, à se lier d’amitié avec d’autres jeunes de son âge, de sa génération, un droit dont il avait été privé durant toute son enfance. Il espérait que le bombardier humain et l’héritier des Jigoku accepteraient ses efforts de se montrer amical envers autrui et y répondraient favorablement. De frères d’armes, ils deviendraient probablement, après des années, de véritables camarades que le jeune Yuki serait ravi de protéger au prix de sa propre vie. Mais, pour l’instant, ils n’en étaient pas encore à cette possibilité. Pour le moment, les premières lignes tentaient encore d’apparaître dans le marbre. Ouvrant légèrement ses bras vers ses compagnons, son visage se voulant avenant, il s’exprima une nouvelle fois :

«Qui veut commencer ? »

L’aventure continue…

Spoiler:


Dernière édition par Yuki Ikazuchi le Ven 23 Aoû - 2:22, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeLun 19 Aoû - 4:49

Ah, ça y est, Satoru avait un préféré. Même si son statut de supérieur hiérarchique sur place le pousserait davantage à considérer les jeunes ninjas l’accompagnant comme des égaux, il ne pouvait pas s’en empêcher, à l’instar d’une mère. On a toujours un préféré, ce qui est normal, même si la plupart des personnes ayant des responsabilités préfèrent le cacher, ce qui n’était absolument pas le cas du Chunin riant à gorge déployée suite à la déclaration de Kazuo avant de lui tapoter l’épaule. Ah ça, si ça n’était pas assez clair auparavant, il est évident que le Chunin priait toutes les forces mystiques possibles et imaginables pour une attaque, sachant pertinemment qu’il y aurait très peu de chance que ça arrive au final. Qui serait assez stupide pour attaquer de front l’un des villages cachés les plus puissants ? Si ce n’est le plus puissant d’ailleurs, enfin ça Satoru n’en avait aucune idée, tout ce qui touche à la géopolitique l’intéressait très peu. Mais si la question lui était posée, il répondrait certainement que les forces de Kiri sont bien les plus dangereuses du monde ninja et ce pour la seule et unique raison qu’il fait partie de leurs rangs, lui et son frère d’une autre mère, ce bon vieux Kazuo. Il était certes un peu tôt pour de telles comparaisons, mais ça faisait du bien à l’ego de notre héros de se rendre compte qu’il n’était pas le seul à supplier les cieux pour un événement qui serait certainement mortel tout ça pour le sortir d’un ennui passager. Ça prouvait qu’il n’était peut être pas si anormal finalement, ou simplement qu’il avait trouvé l’aiguille digne d'intérêt dans cette botte de foin inintéressante qu’était la vie, les deux théories se valent équitablement.

Une aiguille de tristesse vint d’ailleurs se planter dans le cœur du Kyoda, alors qu’il ressentait les complaintes de l’argenté à propos de ses corvées de mission au plus profond de son âme. Si seulement il savait à quel point c’était compliqué pour le désormais Chunin de vivre tant d’années en tant que Genin. Être cantonné à des missions plus ridicules les unes que les autres par leur manque cruel d'intérêt, jusqu’à en demander le moins possible et ainsi se reposer sur ses lauriers, sans pouvoir faire évoluer la situation, dans un cercle vicieux d’ennui et de dépression à stagner au même stade pendant des années. Avec un peu de chance les choses se passeraient différemment pour les deux jeunes ninjas lui faisant face, mais Satoru lui, ne l'oublierai jamais et ne vivrait son adolescence à nouveau sous aucun prétexte. Enfin, il n’eut pas vraiment le temps de mettre en garde les Genins de leur potentiel futur horrible que celui aux cheveux bleus enchaîna dans un discours des plus patriotiques. Il aimait son village ce petit, c’était une certitude, peut être un peu trop d’ailleurs. Quoique non, pour un jeune ninja ayant grandi dans ce village et dont l’histoire du clan semble intimement liée à celle du pays, ça paraît tout à fait normal au final. N’étant pas un natif de la région, Satoru ne partageait pas vraiment ce point de vue, se disant que si une occasion se présentait il n'hésiterai pas forcément à se faire la malle pour une vie plus simple. C’était d’ailleurs peut être l’occasion, il ne lui restait qu’à franchir ce pas vers le vide pour déserter et réinventer sa vie … Non ça ne valait pas le coup de se faire traquer par les forces spéciales pour avoir trahi son bandeau et tout ça pour éviter une après-midi plus chiante que la moyenne.

Il sortir de ses pensées et rattrapa la conversation au moment où le Yuki reprit de plus belle, en parlant du clan Kyoda et de sa notoriété. Vraiment ? Si c’était bien le cas, notre héros était bien le dernier au courant. Il faut dire qu’il n’en avait pas grand chose à faire de son clan et son héritage, bien qu’il appréciait le potentiel destructeur que lui amenait son patrimoine génétique il faut bien l’avouer, c’est quand même plus simple d’être un ninja quand on peut compter sur ses gênes pour faire la moitié du travail il faut bien l’avouer. Il avait entendu des bruits de couloir par le passé de cousins à lui ayant formé une équipe spécialisée sur le Bakuton il y a quelques années mais n’avait aucune idée de ce qu’ils étaient devenus désormais, peut être même qu’ils étaient morts ? Une question bien plus importante le taraudait cependant, comment le jeune Ikazuchi avait il fait pour reconnaître le clan du Chunin sans qu’il n’en fasse mention lui même ? C’était autrement plus mystérieux, à moins que … Un rapide coup d’oeil sur le nouveau fourreau qui lui avait été envoyé il y a quelques jours par sa mère suffit à Satoru pour confirmer ses doutes et y reconnaître les armoiries Kyoda. C’était tape à l’oeil mais bon, il valait mieux ça que de continuer de se balader avec son ninjato sans fourreau à la ceinture comme il l’avait fait ces dernières semaines, ce qui est loin de toute mesure de sécurité connue. Le jeune Genin continuait à renchérir en indiquant bien vouloir faire connaissance sous la bénédiction divine de la Mizukage, insultant quand même à moitié Kazuo de péquenaud il fallait bien l’avouer. Le dernière phrase du Genin azuré fit tiquer notre héros, c’est vrai qu’il n’y avait jamais pensé mais la nouvelle génération n’avait absolument pas été formée comme lui. Il en profita ainsi pour s’extirper de sa position de spectateur pour lancer les hostilités.

« C’est vrai que l’ambiance est quand même bien différente de cet ancien temps comme tu dis Ika’. Enfin, je sais pas pour nos ancêtres, mais je sais qu’à votre âge avant la prise de pouvoir de la Yondaïme, j’aurais pas forcément pu avoir cette discussion et surtout pas de manière aussi tranquille. L’ambiance était tendue à l’époque, surtout pour les ninjas fraîchement diplômés de l’académie, les petits meurtres gratuits entre collègue c’était assez courant. Rien que le Chunin de ton clan Ikazuchi, ou celle que je remplace actuellement moi, pour avoir abandonné leur poste sans raison importante, ils auraient finis dans les geôles du Mizukage, ou peut être même que l’un de nous aurait été assigné à leur assassinat plutôt que de les remplacer … Ouais c’était une autre époque ! »

Ayant terminé sa rapide tirade, il dégaina une petite gourde calée entre sa ceinture de corde et l’arrière de son kimono avant d’en prendre une bonne gorgée. L’eau était tiède, ressemblant dans sa substance davantage à de l’huile qu’à un breuvage censé le rafraîchir, un rictus de déception se formant sur son visage. Et lui qui avait hésité à prendre un peu de saké avec lui pour faire passer le temps ... Au moins il aurait passé un super moment, au risque de se faire réprimander pendant des heures certes, mais ça aurait eu le mérite d’être drôle. Rangeant sa gourde à l’endroit d’où il l’avait prise, il reprit de plus belle.

« Je dis pas ça pour vous faire peur ou pour me la jouer vieille école, je pense sincèrement que le village va mieux sous le règne de la Yondaïme, mais je pense que c’est important de ne pas forcément oublier non plus, surtout maintenant que plusieurs générations à l’éducation différente doivent travailler ensemble. D’ailleurs vous, c’était quoi votre examen pour obtenir votre bandeau ? Je m’y suis jamais intéressé depuis que j’en suis sorti de l’académie tiens, mais j’imagine que c’est moins sordide que ce qu’on avait à l’époque. Ah ça, tuer son petit camarade en duel ou, pour les professeurs les plus sadiques, organiser une mêlée générale entre tous les élèves de la promotion pour choisir le seul survivant comme ninja aguerri, c’est clair que ça s’oublie pas par contre. Le mien il s’appelait Hanzô … Le pauvre tout ce qu’il savait faire c’était créer un clone ou deux et foncer droit devant, il avait aucune chance ouais … Enfin bon, vous avez déjà tué quelqu’un vous sinon ? J’imagine que l’âge du “premier” est plus tardif pour vous les nouvelles générations, ce qui n’est pas forcément un mal d’ailleurs, vous en pensez quoi ? »

Rien de mieux pour faire connaissance que de parler de sujets qui tranchent bien dans le vif, histoire de voir un peu de quoi chacun est fait. Ils avaient beau être jeunes ces deux là, ils étaient des ninjas, ce serait pas mal étonnant qu’ils soient traumatisés par un tel récit. Il en avait peut être un peu ajouté d’ailleurs, mais se positionner en tant que nostalgique donneur de leçon avec une fausse sagesse l’amusait intérieurement, alors qu’il savait pertinemment qu’il avait vécu sous le règne de l’ancien Kage pendant quelques années tout au plus. Enfin, si ça pouvait délier les langues de ses compagnons de fortune et amener à une ou deux réflexions intéressantes, c’était déjà ça de gagné !
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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeLun 19 Aoû - 23:26


Corvée de garde
Figé devant le discours de son camarade, Kazuo écarquilla les yeux de surprise. Ikazuchi prenait ça avec tant de sérieux, que ça en devenait presque ridicule. C'est à croire que ce poste était d'une importance capitale. La garde de la porte et des remparts est importante, c'est vrai, mais en cas d'une attaque de grande ampleur il ne donne pas cher de leur peau. Le jeune loup plaisante sur le sujet en imaginant quelques renégats tenter leur chance, mais c'est pour détendre l'atmosphère.
Impossible pour Kazuo de cerner son homologue et s'il écoutait sa première impression… non, mieux vaut qu'il ne l'écoute pas. Pour lui, c'est le genre de personne qu'il a en horreur. Toujours là à donner des leçons et à faire mieux que tout le monde. Le genin préfère penser que c'est une façade et que le jeune Yuki cherche à faire bonne impression, plutôt qu'à être désagréable. Voilà pourquoi le jeune loup ne relèvera pas, pas même lorsqu'il dénigre à moitié son clan qui lui est inconnu.
Pour la défense d'Ikazuchi, il est vrai que les Jigoku n'était pas très connu au Pays de l'Eau. Quant à leur région d'origine, Ame, certains avaient pris soin de faire oublier ce nom des parchemins. C'était donc une toute nouvelle page de l'histoire de son clan que Kazuo écrivait à Kiri. Les possibilités étaient donc infinies étant donné qu'il était jusqu'à preuve du contraire le dernier représentant. Néanmoins, cela ne facilitait pas la réponse.
Heureusement, Satoru avait le don de mettre les pieds dans le plat. Faisant ainsi prendre une toute autre tournure à la discussion. Tout d'abord en rappelant la Brume Sanglante. Kazuo n'avait pas pensé à ça, mais il est vrai que le Chunin avait dû la connaitre étant donné son âge. Pensée qu'il confirma par ses paroles, avant d'enchaîner sur le même ton et demander aux deux genins s'ils avaient déjà tué. Question à laquelle Kazuo ne savait pas quoi répondre.
Étonnamment, le jeune loup avait l'étrange impression de pas faire partie du même monde. Très souvent, à Kiri, le meurtre semble banalisé. Peu importe que ce soit par accident ou nécessité, c'est presque sujet à la vantardise. Oui, Kazuo a déjà pris la vie d'autrui, mais uniquement pour se défendre. Éprouve-t-il de la fierté pour ça ? Non, pas plus que des regrets. C'est un chasseur, il a été élevé selon une doctrine très simple.

— Mon père disait souvent : la vie Kazuo, c'est tué où être tué, se rappelle-t-il en fixant l'horizon avec un fin sourire qui se dessine sur son visage. Je n'ai peut-être pas connu la Brume Sanglante, mais je suis sûr que j'ai vu plus de cadavres que vous… mais on ne devrait pas banaliser la mort, prendre une vie, aussi vile soit-elle, reste un choix qui nous appartient et on ne peut pas se trouver d'excuses en se cachant derrière les ordres de la Mizukage ou de son père, explique Kazuo avec un sourire plus amer cette fois-ci.

Le jeune loup se surprenait lui-même avec un tel discours, il lâcha un long soupir. Chassez le naturel et il revient au galop, souvenirs d'une vie plus difficile. Tandis que les garçons de son âge devaient jouer avec leurs amis et aider leurs parents à la maison, Kazuo lui posait les yeux sur un énième cadavre. Mercenaires sans foi ni loi qui cherchaient à franchir la frontière, mais ça restait des vies humaines.

C'est peut-être difficile à croire, mais si vous parlez à vos parents et grands-parents, il ne serait pas étonnant que le nom des Jigoku ne leur soit pas inconnu, reprend Kazuo sur un ton plus léger. Mon clan était jadis connu et reconnu, mais il a laissé la mort le rattraper… ça et aussi quelques trahisons, ajoute Kazuo qui ricane avant de reprendre. Donc je suis l'un de ses dernier représentant, cool non ? Au moins, je fais ce que je veux, enfin presque… j'ai remplacé un clan par une patrie, vous pensez que je gagne au change ?

La question était lancée sans aucun sérieux. Kazuo ne regrettait pas sa vie passée à la frontière du Pays du Vent, bien au contraire. Cela lui a pris un certain temps, mais à Kiri il a trouvé sa place. Le jeune loup solitaire qu'il est à encore du mal à vivre au milieu de toutes ces personnes, mais il apprend chaque jour. Pour le meilleur et pour le pire.
Finalement même si Kazuo s'est prêté aux confidences, il n'a fait qu'esquiver les questions. Sans jamais réellement parler de son clan ou bien de son premier meurtre. Pour la simple et bonne raison qu'il ne juge pas ça pertinent, ce n'est pas ce qui le définie. Comme le fait qu'il vienne du Pays de la Pluie. Nul doute qu'une telle annonce jettera un froid sur l'ambiance. C'est peut-être un pays allié aujourd'hui, mais ça n'a pas toujours été le cas.
Un ninja comme Ikazuchi, élevé dans la pure tradition des clans de Kiri, aura certainement son avis sur la question. Pareil pour Satoru, aussi amical peut-il être, pas sûr qu'il apprécie toujours autant la compagnie du jeune loup. Kazuo préfère donc éviter le sujet pour le moment. Tant qu'il n'a pas fait ses preuves au sein du village. Sans quoi, il perdrait le peu de confiance qu'il est parvenu à avoir jusque-là. Au fond, c'est tout ce qui compte pour lui. Trouver sa place dans ce monde et avancer sans avoir à se poser un million de questions, mais le passé aura toujours une certaine emprise sur lui.
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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeMar 20 Aoû - 6:02


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L’enfant de la neige n’était pas dupe. Ses derniers propos avaient sûrement scellés l’avenir de cette discussion. Le chunin respectait ce côté particulièrement drôle du jeune Jigoku. Une qualité dont il était totalement dépourvu, pour son plus grand malheur. Son enfance n’avait pas été des plus roses et le manque d’affection certain entachait sa capacité émotionnelle. Pour sa famille paternelle, il ne demeurait qu’un bon chasseur ou une bonne arme pour la sécurité du clan, et accessoirement, celle du village. C’était l’enseignement qui retenait son attention, c’était devenu une part de son essence. Il ne pourrait rien y changer désormais…

Sorti de ses pensées, l’adolescent se prit la question de plein fouet : décrire son premier meurtre. Conservant un visage impassible, intérieurement, le bleuté paniquait. Qu’allait penser de lui ses deux collègues lorsqu’il leur révèlerait les circonstances de son premier tribut de sang envers la mort. Ce sang même que tous les trois, partageaient en leurs veines : le sang de Kiri. Il avait lâchement céder à ses pulsions les plus ténébreuses pour se défendre contre l’attaques de camarades d’académie. Lui, l’enfant bafoué par son clan et rejeté des groupes populaires des classes shinobi, comparaissait devant trois élèves qui ne souhaitaient qu’une chose, malgré l’abolition de ces décennies de terreur : son sang, le sang de Yuki Ikazuchi. Il avait agi sous une forme de légitime-défense, mais il ne pouvait nier qu’il y avait ressenti du plaisir, le plaisir d’un chasseur dépeçant sa proie et se réjouissant de survivre en lieu et place de son ennemi. L’un de ses « cousins » avait subi son courroux, cette haine profonde qui l’habitait autrefois envers les Yuki. Désormais, elle s’était tarie remplacée par le désir de faire ses preuves. Cette ambition n’était qu’une façade, un mur de béton bon marché qui pouvait être détruit en quelques attaques psychologiques : cette ambition cachait un désir de se racheter auprès de son village, pour les vies kirijins prises par sa « glace ».

Toutefois, la question, il s’y attendait, même si sa préparation mentale n’avait résistée à l’appel de la panique. L’héritage de la brume sanglante…si lourd à porter…L’une des conséquences de cette terrible génération était une idéologie basée sur le meurtre. Le meurtre avait été un phénomène de masse et en parler, ne demeurait pas tabou. Bien au contraire, on jugeait la valeur d’un homme au nombre des vies dérobées à Mère Nature. La réalisation du meurtre, même contre sa propre famille, avait été un critère pour les shinobis. Les temps avaient changés…et les nouvelles générations auraient une chance de nettoyer tout ce sang maudit qui avait coulé sous leurs pieds.

Les propos de Kazuo sortirent l’azuré de ses pensées. L’héritier des Jigoku prouva l’une des théories d’Ikazuchi : s’il ne connaissait pas son clan, c’est parce qu’il provenait d’une autre nation. Avant même que le jeune homme révèle son affiliation au Pays de la Pluie, le Yuki avait deviné qu’il n’était pas un kirijin de pure souche. Il parlait de la brume sanglante et de ses ramifications d’une façon si détachée, comme un médecin déclamant une maladie dont il n’avait jamais connu l’expérience dans ses propres veines. Ainsi, le genin sut qu’il n’aurait jamais la compassion ni la compréhension de son congénère. L’enfant aux cheveux hérissés n’avait pas suffisamment de recul pour comprendre l’importance et l’impact de la chigiri sur ses victimes, ses habitants. Certains avaient vécus toutes leurs vies au sein de ce régime. Le changement était le jumeau du temps, l’un n’allant pas sans l’autre. Il faudrait des années, une décennie avant que les hommes du pays de l’eau apprennent des valeurs d’entraide et de compassion envers leurs prochains. La programmation en une machine à tuer humaine ne disparaîtrait pas des esprits de sitôt.

Ikazuchi comprenait l’appréhension et la haine des étrangers concernant la brume sanglante. Les meurtres, les vols, les atrocités, les viols, la barbarie étaient des adjectifs dont on pourrait la qualifier. Terrible avait-elle été mais pour leurs ancêtres, cette mesure du Sandaïme Mizukage avait pour but de renforcer l’idéal kirijin, endurcir le corps kirijin, une sélection naturelle forcée pour ne conserver que le meilleur de la population du village militaire du Pays de l’eau. Nombre était mort, mais kiri n’avait jamais perdu en puissance face à ses voisins des grands et petits pays de la Péninsule du Ninchuu. Le résultat avait été mitigé mais il ne fallait pas critiquer un régime politique sans en comprendre ses tenants et ses aboutissants. Erreur dont le genin aux cheveux blancs s’était rendu coupable.

Toutefois, sa filiation auprès d’Ame demeurait sans importance pour l’enfant des neiges. Il portait un bandeau avec l’emblème de Kiri, auprès des autorités, il avait prouvé appartenir à ce peuple, son passé n’ayant aucune incidence sur ce choix. Le vécu de l’ancien Amejin démontrait que le village n’avait pas été que sang et atrocités, mais aussi une terre d’accueil pour de nombreux réfugiés, dont certains clans qui étaient aujourd’hui bien ancrés dans la brume cachée. Même si l’humanitaire n’était pas l’intention première, on ne pouvait oublier cette caractéristique des villages cachés des cinq grandes puissances élémentaires.

En son for intérieur, Ikazuchi doutait des propos de l’héritier Jigoku. Si la génération de son père et de son grand-père avait connu un clan aussi renommé sur des terres étrangères, le conseil des anciens aurait eu vent de l’arrivée d’un des survivants de ce clan, de sorte de demander son adoption afin d’exploiter l’étonnant pouvoir qu’il pouvait détenir. D’autres clans auraient tentés des procédés similaires. Non, cette affirmation n’était que les propos édulcorés d’un père à son fils afin de galvaniser son ambition à pousser l’influence du clan à son paroxysme. Ame disposait de clans puissants à l’époque de la troisième grande guerre ninja, mais point de jigoku. Sûrement un clan mineur ou tenu secret par le Pays de la pluie, ce qui dénotait dans les deux cas de soit une perte d’influence, soit d’une faible utilité pour le leader du village pluviale. Sûrement un clan placé aux frontières avec d’autres nations, servant de chair à canon.

Il se décida néanmoins à répondre à ses interlocuteurs, d’un air sombre et résigné :

«Ainsi, tu viens d’un clan du Pays de la pluie. Je te pris de m’excuser pour la méprise et le mépris dont j’ai fait preuve envers ta famille. Mais ne t’inquiète pas, cette révélation ne changera pas mon comportement envers toi. Le passé est passé, et même s’il s’avérait que des membres de mon clan sont tombés sous les assauts des tiens, cela n’a aucune importance pour moi. Je ne jouis pas d’une bonne réputation au sein de mon clan du fait de ma naissance et les années n’ont guère changé cet état de fait. Ce n’est surement pas moi qui te jetterais la pierre pour un honneur ridicule et une gloire totalement saugrenue d’ancêtres dont les descendants me perçoivent comme de la vermine. Tu portes un bandeau, Kyoda-dono porte un bandeau, j’en porte un aussi. Désormais le sang, le patrimoine génétique et la filiation n’ont pas la priorité. Nous sommes compatriotes, congénères et frère d’armes et je me réjouis que tu fasses partie du village.»

Toussotant légèrement, le jeune Yuki se tourna ensuite vers le chunin, son supérieur hiérarchique avant de continuer :

« Je suis tout à fait d’accord avec tes paroles, Kyoda-dono. La brume sanglante rappelle à ma génération l’horreur et la terreur qui ont régnés en maître sur le village. Valablement, je ne souhaite pas que les jeunes générations vivent dans un régime similaire. Je ne peux qu’espérer que mes compatriotes pensent la même chose. Toutefois je ne renie pas le fait que j’y sois né et que de ce fait, je ne ressentirais jamais la même insouciance qu’un jeune de mon âge en dehors des frontières du Pays de l’eau ou des pays qui ont soufferts de la guerre. Je prends la responsabilité personnellement, et même cela peut vous paraître d’un patriotisme ridicule, d’essayer, dans la mesure de mon possible, d’apporter la sécurité à ceux qui ne peuvent se défendre. C’est le désir individuel qui a causé la corruption et le sectarisme au sein des populations. Le Yondaïme a apporté la paix afin que le peuple redevienne ce qu’il aurait toujours dû être : une communauté.»

Ikazuchi savait en son for intérieur que ses propos seraient vus comme celles d’un enfant arrogant et imbu de sa propre puissance. Mais si son passé et les enseignements de sa mère, lui avait appris une philosophie, c’était bien celle d’apprendre à se considérer comme l’un de maillons de la chaîne représentant le peuple de Kiri, et non à penser à sa gloire personnelle en tant que shinobi. Qu’il soit, désormais apprécié ou non par le survivant du clan Jigoku ou le chunin du clan Kyoda ne changerait pas le fait, que lors d’une mission, il protégerait les intérêts de la nouvelle brume, de ses forces et de ses habitants.



Dernière édition par Yuki Ikazuchi le Sam 7 Sep - 22:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeMar 20 Aoû - 12:46

Bingo ! Voilà exactement ce que recherchait Satoru via son questionnement sur un thème aussi important et profond que le meurtre : des réponses venant du cœur. Tout le petit groupe était passé d'une discussion sans réelle profondeur, sans compter la patriotisme du Yuki qui semblait bien réel dès le début, à des échanges tranchants sur leur propre vision de l'existence. Et ça, c'était beau. Le Chunin était persuadé qu'on ne pouvait apprendre à connaître quelqu'un que dans deux cas de figure, en combattant ou autour d'un verre. La situation actuelle ne permettait pas un affrontement, même amical, et faire boire des enfants pourrait s'avérer problématique pour tous les partis présents sur ce rempart. L'alternative la plus proche à l'alcool restait ainsi de pousser ces jeunes esprits dans leurs retranchements mentaux, que leur réelle personnalité se révèle peu à peu. Bien sûr, les réponses données par les deux Genins, bien que semblant bien venir du cœur, ne suffiraient pas à dresser un profil psychologique de chacun d'eux, mais c'était déjà un début, un bon début même. Pour le moment, Satoru restait en simple spectateur, écoutant la réponse de Kazuo, voyant bien dans ses yeux que ces fameux cadavres dont il parlait ne relevaient pas de l'imaginaire d'un enfant voulant paraître plus cool qu'il ne l'est vraiment auprès de ses petits copains mais bien d'un réel traumatisme. Il semblait avoir souffert ce petit, ce qui serra le cœur de son supérieur pendant quelques secondes, lui faisant relativiser son existence dont il aimait allègrement se plaindre, sans réelle raison finalement, surtout face à quelqu'un avec un tel vécu.

Le jeune ninja aux cheveux d'argent faisait cependant preuve de philosophie et même de sagesse dans sa réponse, prouvant bien qu'une vie de malheur pousse à devenir mature bien plus tôt que les autres enfants. C'était triste il est vrai, mais Satoru ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était ce petit quelque chose qui rendait ce Genin special, parmi l'océan d'autres Genins sans intérêt ou profondeur quelconque. Il continuait sur sa lancée en évoquant la gloire passée de son clan, le Kyoda n'en avait bien entendu aucune idée. Il avait déjà du mal à retenir le nom des clans importants actuellement dans l'enceinte de son village, donc lui demander de se souvenir d'un nom ayant été connu il y a plusieurs décennies de ça, c'était bien trop pour lui. Sans compter qu'il s'en fichait pas mal d'ailleurs, privilégiant plutôt la valeur de l'individu par rapport à celle de sa famille pour des hauts faits généralement oubliés de tous et modifié en légende sans réel sens si ce n'est pour dorer le blason du clan en question. Il termina le tout par une petite touche d'humour au cynisme plutôt prononcé, dans un mélange entre humour noir et amertume à peine dissimulée. La réponse à sa question semblait toute trouvée au vu de son attitude presque mélancolique. Une famille ... Satoru avait beau en avoir une quasi complète, aimante et sans réel problème, il ne se verrait jamais ressentir un tel sentiment de nostalgie à l'idée de les perdre. Mais pourquoi finalement ? Il n'en avait aucune idée et c'était bien ça le problème.

Enfin, il n'avait pas vraiment le temps de se plonger dans une introspection personnelle, le jeune Yuki enchaînant sur sa propre tirade, se concentrant uniquement sur la réponse de Kazuo. Bien que son ton et ses mots restaient aussi sérieux et froids que plus tôt, le fond était soudainement plus chaleureux, ce qui était bien plus agréable. Son comportement précédent n'était donc qu'une facade qu'il se donnait ? Une bien curieuse méthode pour se présenter à de nouvelles personnes il faut bien l'avouer, mais la psychologie humaine est complexe et Satoru ne pouvait s'empêcher de se demander si il ne s'agissait pas simplement d'une armure émotionnelle pour tenter de cacher son propre mal être. Encore une fois, tirer de telles conclusions aussi vite n'assurait en aucun cas  leur véracité, mais amenait à des pistes de réflexion qui, à force de discussion, les amèneraient à tous mieux se comprendre. C'était d'ailleurs dans cette démarche que le ninja aux cheveux bleus s'excusa de ses termes passés envers son homologue, faisant lui aussi preuve d'une certaine maturité il fallait bien l'avouer, bien que toujours empreinte d'un certain patriotisme qui pourtant, semblait bien moins forcé que lors de son arrivée. Comme quoi, échanger quelques mots peut parfois suffire à changer complètement l'avis qu'on pouvait se faire sur quelqu'un. Le jeune ninja termina en s'adressant directement à son supérieur hiérarchique, rebondissant sur sa propre tirade semblant bien lointaine maintenant, ce à quoi Satoru répondit immédiatement en posant une main pleine de compassion sur l'épaule de l'azuré.

« Je ne sais pas si tu ne fais que réciter les dogmes que t'auraient rentrés dans le crâne tes parents ou ceux de ton clan, mais ça m'a l'air sincère. Pour être tout à fait honnête avec toi, je doute de partager toutes tes valeurs, surtout pas aussi profondément, mais c'est important que toi t'y croies. Au final cette fameuse communauté dont tu parles, ce n'est rien d'autre que le conglomérat d'individualistes qui ont chacun leurs propres valeurs, donc si certains pensent comme toi, c'est un bon début. Moi par exemple, j'ai grandi au pays des cascades donc j'ai pas connu tout ça avant mon arrivée à l'académie, qui doit dater d'il y a moins de huit ans, donc j'ai connu le règne de l'ancien Kage pendant quelques années seulement. Pourtant, je remarque bien que tout a changé depuis. L'autre un jour un gamin est venu me dire qu'il rêvait de devenir un ninja quand il serait grand pour protéger sa sœur ... Ça m'a fait repenser à mes camarades à l'académie, la moitié pleuraient la veille de l'examen ou le repoussait le plus loin possible parce qu'ils savaient très bien qu'ils allaient y passer, ils n'étaient pas là par choix, mais par pression familiale ou pour la plupart ayant rêvé de devenir ninja toute leurs vies pour se rendre compte au dernier moment qu'ils n'avaient ni le mental ni les capacités nécessaires, donc oui, ça a bien changé. »

Il reprit sa respiration après cette longue tirade beaucoup moins profonde qu'il l'imaginait. Avec de tels discours dégoulinant de leçons de morale cachées, il en viendrait même à se demander si les jeunes ninjas n'allaient pas penser qu'il les prenaient de haut, ce qui était bien sûr complètement faux. Il ne disposait pas d'une réelle sagesse lui même mais maintenant que la discussion avait prit ce tournant, il se sentait obligé de donner sa vision de la chose à la future génération, ou en tout cas leurs représentants face à lui. Se tournant pour leur faire face à tous les deux, dos à l'horizon, il reprit.

« Où je voulais en venir, c'est qu'il y a un fossé énorme entre les valeurs des anciennes et nouvelles générations, faire coopérer des jeunes pleins de rêves utopistes avec des ninjas brisés depuis des décennies et ayant perdu toute foi en l'humanité, c'est compliqué. Pour éviter de creuser cet écart encore plus il faut pas oublier notre passé en commun, qu'on vienne d'ici ou pas, tant qu'on porte le même bandeau, on porte le même fardeau finalement. D'un autre côté, tous ces changements n'auraient servis à rien si tous les petits jeunes comme vous se focalisent trop sur ces valeurs dépassées de la Brume sanglante, d'où ma question qui n'avait à priori aucun rapport avec la discussion. Je voulais vérifier que vous n'étiez pas des purs produits de l'éducation foireuse des anciens, des petits cons qui se vanteraient de leur liste entière de meurtres comme si c'était une médaille. Au vu de vos réactions je suis plus rassuré qu'autre chose, si je me trompe pas vous y êtes déjà passé mais n'en tirez pas spécialement de fierté. C'est bien, mais si il y a une chose que je peux vous transmettre aujourd'hui, c'est qu'il ne faut ni s'en vanter, ni le nier. On est payés pour tuer, ça il ne faut jamais l'oublier, il peut y avoir toutes les bonnes raisons du monde derrière, ça reste la base de tout le système, donc autant s'habituer à nos mains pleines de sang le plus vite possible. C'est un cap compliqué à conserver, de ne pas y prendre goût sans forcément en être dégoûté, mais ça reste notre meilleure chance de vraiment changer les choses tout en apprenant de nos erreurs passées, enfin je pense. »

Satoru avait rarement été aussi sérieux et impliqué dans ce qu'il faisait, allez savoir si c'était l'ennui qui l'avait poussé à de telles extrémités ou si il prenait soudainement son rôle plus à cœur devant ces petites têtes blondes qui l'inspiraient, mais il faut bien l'avouer que le croiser tenir de tels discours, surtout de cette longueur, restait assez rare. Il était en effet bien plus habitué à se faire ce genre de réflexions seul, ne faisant pas vraiment avancer les choses pour qui que ce soit Enfin, si ça pouvait aider les deux Genins ne serait-ce qu'un peu, c'était déjà une victoire en soi et ça signifiait que cette journée ayant très mal commencée s'était avérée plus utile que prévue, ce qui s’avérerait être un bon gros miracle.
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Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Vide
MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 13:57


Corvée de garde
Un étrange sentiment envahi Kazuo alors qu'il voit Ikazuchi et Satoru lui répondre. Tous deux mirent en avant le bandeau plus que les liens du sang. Protéger le pays avant son propre clan. Le jeune loup trouvait ça un peu trop naïf. Si c'était aussi simple, le village ne compterait aucun déserteur. Par le passé, il a cru en beaucoup de choses. Ame tout d'abord et ce que ce village représentait pour ses ancêtres. Puis son père qui lui a enseigné l'art de combattre comme un vrai guerrier et maintenant Kiri, qui l'a accueillie et traité comme l'un des siens.
Tout ça n'est que du vent finalement. Le Pays de la Pluie a fait disparaitre le Clan Jigoku de l'histoire. Quant à son père, c'est peut-être le plus difficile à encaisser, il a trahi son engagement et ses valeurs. Kiri dans tout ça ? Kazuo aura toujours une dette envers ce village, mais plus le temps passe et plus il vient à se demander si cette aide miraculeuse ne cachait pas des intérêts. Quelqu'un comme la Mizukage connait forcément le Clan Jigoku et ce qu'il a longtemps représenté pour Ame.
Le sang qui coule dans les veines de ce jeune loup est celui de farouches guerriers. On ne les retrouvait pas en première ligne pour les sacrifier, mais parce que la mort ne leur faisait pas peur. Voir un ennemi vous charger sans l'ombre d'un doute dans le regard vous déstabilise. Kazuo avait vu la mort de près, trop près surement. Il lui était même arrivé de causer cette mort, pour se défendre ou par envie. Tout ça découle des générations passées qui ont façonnées la lignée des Jigoku.
Difficile donc d'ignorer son passé et encore moins le sang qui coule dans leur veine. Encore une fois, c'est un raisonnement naïf de croire que seule la patrie compte. Satoru l'a dit lui-même : ils sont payés pour tuer. Le jour où ils ne seront plus utiles, et ce jour viendra aussi doués peuvent-ils être, ils seront mis au placard et oubliès. Peu importe finalement qu'ils se battent pour un clan, un pays ou un père, ils ne sont que des armes.
Au moins cette petite discussion aura eu le mérite de faire réfléchir Kazuo. Pourquoi se battre pour quelqu'un ou quelque chose qui vous sacrifiera sans un remord à la première occasion ? Personne n'est irremplaçable et il y a toujours de nouveaux ninjas prêts à se battre pour le pays. C'est peut-être égoïste et stupide, mais le jeune loup préfère encore se battre pour lui. Le jour où il prendra une nouvelle vie, ce sera en son âme et conscience. Certainement pas pour suivre aveuglément le premier venu qui lui a tendu la main.
Pour autant, Kazuo ne reniait pas ce qu'il a dit et au fond de lui il croit toujours en Kiri. Persuadé que la Mizukage peut apporter beaucoup au monde shinobi. Néanmoins, s'il avait entendu les réponses de ses camarades avant, il aurait peut-être nuancé ses propos. Surtout après que Satoru se lance dans une tirade moralisatrice pleine de bons sentiments. Discours inspiré qui de prime abord ne collait pas au personnage, mais qui finalement lui allait plutôt bien.
Pensif un instant, le jeune loup lâcha finalement un soupir devant tant de sérieux. Croisant ses bras derrière sa tête en affichant une mine dubitative. C'est sa façon à lui de se défiler et éviter d'affronter ses sentiments. Là tout de suite s'il s'écoutait, il reprocherait à Ikazuchi son patriotisme écœurant et aurait à redire sur la leçon offerte par Satoru. Au lieu de ça, il opte pour une alternative plus légère et évite ainsi de partir du mauvais pied avec ses compagnons. Un jour viendra où il devra mener à bien une mission avec eux, autant qu'il y ait une certaine entente.

— C'est bien beau tout ça… mais on est là à guetter un ennemi qui ne viendra surement jamais, la patrie c'est génial, lance Kazuo qui feinte l'enthousiasme avec un grand sourire pour parfaire son ironie. Puis honnêtement, je suis sûr que les remparts sont à moitié surveillées, c'est vrai, entre ceux qui dorment, ceux qui picolent, ou qui ont picolé la veille, et surement quelques bons-à-rien laissés là pour les occuper, un ninja un peu malin se faufilera à travers les remparts comme un pet furtif !

L'attitude de Kazuo était vu à des kilomètres, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'il avait tort. Passer des journées de huit heures sur ces remparts, tous les jours de la semaine en plus, ça finit par vous faire craquer. Difficile de les juger d'ailleurs, puisque tous les trois ne sont là que pour suppléer des collègues ou pour une journée. Tout le monde au village n'a pas la chance de partir en mission, que ce soit pour récupérer un chat dans un arbre ou poursuivre un nukenin, c'est tout de même plus intéressant que surveiller l'horizon.
Peu importe ce qu'ils pensaient les uns des autres, au final tout ce qui compte c'est d'être là au bon moment. Peut-être que demain une attaque aura lieu et quelques gardes saouls ou endormis finiront la gorge tranchée, mais derrière c'est tout un village qui se lèvera. À ce moment précis, peu importe que votre compagnon soit un Kyoda, un Yuki ou que vous vous battez pour vous-même ou la patrie, vous devrez vous battre. Là où Kazuo n'est pas d'accord, c'est de répondre aveuglément à un ordre tel une arme.
Tôt ou tard c'est ce qui les attends tous. Un jour on leur demandera de tuer un groupe de marchands susceptible de dissimuler un ennemi du Pays de l'Eau. C'est un ordre de votre supérieur, pourquoi en douter ? Parce que tout comme vous, il n'est pas infaillible. Deux choix s'offrent à vous : suivre les ordres à la lettre et faire un massacre ou réfléchir et prendre les choses sous un angle différent. Peu importe votre choix vous vivrez avec ses conséquences, mais au moins avec la seconde option ce sera seulement de votre faute. Inutile alors de se cacher derrière un "Oui, mais les ordres…".
Futile au premier coup d'œil, c'est une attitude qui fait la différence au plus profond de soi. Prendre une vie vous change à tout jamais. Nul besoin de débattre sur le sujet lorsqu'on entend les propos de chacun. Le problème est que, plus vous en prenez plus vous perdez un fragment de votre âme. Au bout du compte vous serez soit détruit par les remords, soit devenu si insensible que tuer votre camarade qui a échoué dans sa mission vous paraitra légitime.
Pourtant tout ça fait partie des valeurs que défend une patrie. Un ordre doit être exécuté, même si cela doit vous poser un problème moral. Après tout, ils sont payés pour tuer non ? Kazuo a peut-être une vision bien à lui des choses car il ne vient pas du Pays de l'Eau. La vérité, c'est qu'il ne vient même pas du Pays de la Pluie. Le jeune loup a grandi à la frontière commune avec le Pays du Vent, sans jamais réellement connaitre Ame. Finalement réfugié à Kiri, il a trouvé une place qui lui convient pour le moment. Tant qu'on ne lui demande pas de renoncer à ses valeurs.

— J'ai faim, fini par lâcher Kazuo en posant ses deux mains sur son ventre. Je sais qu'il est tôt et j'ai pris un petit-déjeuner ce matin, mais j'ai faim, pas vous ?

Une fois qu'on pense avoir cerné Kazuo on s'aperçoit qu'on faisait fausse route et qu'il faut tout recommencer à zéro. Le plus souvent jovial et souriant, il cache un lourd passé et des événements plus traumatisant qu'il ne veut bien l'admettre. En réalité ce qu'il montre n'est pas forcément ce qu'il pense : il peut sourire à un ennemi et avoir envie de lui arracher la jugulaire avec ses crocs. C'est comme ça qu'il fait face aux innombrables questions qui virevoltent dans sa tête.
Un jour viendra où il trouvera réponses à ses questions et ce jour-là, tout peut basculer d'un côté comme d'un autre. Finalement il est plutôt content de cette rencontre. Certes il a du mal avec Ikazuchi et préfère nettement la légèreté de Satoru, mais trouver différent avis lui permet de peaufiner sa vision des choses. À l'heure du choix, tout ça pèsera dans la balance. Grandir un peu plus chaque jour, n'est-ce pas le but de tout genin ? Bien sûr au fond, il reste un solitaire. Demain il continuera à ne compter que sur lui-même et ce même s'il a rencontré des personnes qui seront prête à l'épauler, simplement parce qu'il porte le même bandeau.
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Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Vide
MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeVen 23 Aoû - 2:34


Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Yukimu10

Corvée de Garde

Feat Yuki Ikazuchi ft Kyôda Satoru & Jigoku Kazuo




« Où je voulais en venir, c'est qu'il y a un fossé énorme entre les valeurs des anciennes et nouvelles générations, faire coopérer des jeunes pleins de rêves utopistes avec des ninjas brisés depuis des décennies et ayant perdu toute foi en l'humanité, c'est compliqué. Pour éviter de creuser cet écart encore plus, il ne faut pas oublier notre passé en commun, qu'on vienne d'ici ou pas, tant qu'on porte le même bandeau, on porte le même fardeau finalement. D'un autre côté, tous ces changements n'auraient servis à rien si tous les petits jeunes comme vous se focalisent trop sur ces valeurs dépassées de la Brume sanglante, d'où ma question qui n'avait à priori aucun rapport avec la discussion. Je voulais vérifier que vous n'étiez pas des purs produits de l'éducation foireuse des anciens, des petits cons qui se vanteraient de leur liste entière de meurtres comme si c'était une médaille. Au vu de vos réactions je suis plus rassuré qu'autre chose, si je me trompe pas vous y êtes déjà passé mais n'en tirez pas spécialement de fierté. C'est bien, mais si il y a une chose que je peux vous transmettre aujourd'hui, c'est qu'il ne faut ni s'en vanter, ni le nier. On est payés pour tuer, ça il ne faut jamais l'oublier, il peut y avoir toutes les bonnes raisons du monde derrière, ça reste la base de tout le système, donc autant s'habituer à nos mains pleines de sang le plus vite possible. C'est un cap compliqué à conserver, de ne pas y prendre goût sans forcément en être dégoûté, mais ça reste notre meilleure chance de vraiment changer les choses tout en apprenant de nos erreurs passées, enfin je pense », déclara le chunin d’une voix qui se voulait convaincante.

Si Ikazuchi croyait en le bien-fondé de son supérieur militaire, le ton de ses propos ne lui firent ni chaud ni froid. Il avait déjà accepté cette vérité absolue, avant même ses années d’expérience en tant que jonin. Un guerrier était un soldat, un être qui devait agir sur commande. Le meurtre, la perdition, le viol...Voilà tant de choses que les autorités pouvaient lui demander d’accomplir. Néanmoins, il en était de son devoir, il ne pouvait rien changer sur la philosophie profonde du métier de Shinobi. Il n’en possédait le pouvoir. Tous ceux qui cherchaient l’utopique paix se fourvoyaient lourdement. La paix, un conte pour enfants, une histoire racontée par les vainqueurs. Des peuples, des petites nations avaient été rasés pour simplement garantir un traité de non-agression. Des territoires immenses, dévastées car les grandes puissances en avaient décidés, comme s’ils étaient les messagers des dieux, des maîtres de ce monde. Les hommes n’étaient que des tributs, des prix, des marionnettes entre les mains du destin. Mais l’homme, dans sa grande arrogance, avait décidé d’emprunter ce rôle à son créateur, et jouait le marionnettiste avec ses propres semblables. Les shinobi étaient les pions du Kage, chef de village lui-même objet entre les mains des seigneurs et des nobles qui dirigent les différents états du monde. La mort était inévitable, alors que l’on suive des ordres ou non, que l’on en soit dégoûté ou au contraire pris de fantasme à l’idée de tuer, la finalité restera la même : une proie éliminé, dans le but de ne jamais en être une. Autant le genin appréciait les recommandations et la sagesse de son aîné, mais il semblait clairement les traiter comme des enfants. Ikazuchi était un enfant soldat, certes un enfant, mais surtout l’une des armes du village caché de la brume. Ikazuchi n’en avait que faire d’en finir avec la vie d’autres tant que ses connaissances, et accessoirement, tous les habitants du village restaient en sécurité, suite à son geste. Son « patriotisme » servait avant tout à protéger ses intérêts. Il n’aurait jamais la prétention de prétendre être l’homme le plus humble, compatissant et patriotique du continent.

Le bleuté acceptait sa condition d’une journée, que parce qu’il ne souhaitait pas être la cible des plus anciens enfants de la neige. Ce n’était pas qu’il aimait ou quémandait l’attention et l’affection des membres de son clan, bien au contraire, ils ne demeuraient que des outils nécessaires à son évolution. Mais se mettre le conseil à dos pourrait nuire gravement à sa carrière. Il n’était pas rare qu’un membre rebelle de clan soit puni pour ses actions par des procédés des plus abjectes : un ralentissement de sa progression au sein des échelons, pot-de-vin pour que les hautes autorités lui octroient des sanctions aussi saugrenues qu’irréelles. Toutes ses mesures étaient inconcevables pour l’enfant aux yeux d’azur.

Toutefois, il fut désarçonné par la pensée orale de l’enfant-loup. Sans vergogne, il se moquait des patrouilles et attestaient d’une friabilité des défenses du village. Intérieurement, son vis-à-vis saluait le courage du garçon mais une pointe de rancœur résistait malgré son entêtement à présenter bonne figure. L’adolescent aux cheveux hérissés pouvait louer l’avènement de la Mizukage. Autrefois, ces propos lui auraient valus une exécution rapide et publique, son front marqué d’un kanji signifiant traître à son sang. Ikazuchi comprenait cette argumentation de Kazuo, mais ces hommes restaient en poste durant des heures et des heures, effectuant la corvée afin que d’autres, comme kazuo, puissent accomplir des missions plus excitantes et plus périlleuses. L’homme est une créature douée du don de commettre des erreurs, une construction organique imparfaite qui tentait d’atteindre la perfection. Bien évidemment, qu’un ninja doté d’un pouvoir adapté à l’espionnage ou d’un certain talent violerait l’intimité du village. Personne n’était imbattable. Mais l’attitude du gamin ne l’étonnait pas, pas totalement du moins. Kazuo semblait être un individu qui ne posséder pas cette profondeur nécessaire pour comprendre les évènements du passé. Son propre passé avait obscurcit sa vision. Ame avait connu la ruine, détruit par une guerre entre trois états étrangers qui avaient décidés d’en faire leur champ de bataille, Ce même gouvernement meurtri par la guerre avait, vraisemblablement, effacé le clan de Kazuo de son histoire. Ces évènements se ressentaient sur le comportement de son collègue. Il agissait clairement pour ses intérêts personnels, mais également par méfiance envers un état qui était responsable de la destruction géographique mais également de l’une des guerres civiles les plus terribles de l’ère des ninjas. Il avait gagné le droit de décider pour son propre bien-être. Hélas, jeune mais également pas encore assez sage pour comprendre cet état de fait, le petit-fils de la Kuroï Yuki réfléchissait, d’ors et déjà, à surveiller l’héritier Jigoku dans les prochaines années. La traîtrise était encore légion dans les rangs de la brume, trahison que le jeune Yuki espérait voir se tarir, quitte à se salir les mains pour éliminer le germe de l’infection, ce satané virus qui polluait un air souvent brumeux.

« J'ai faim », fini par lâcher Kazuo en posant ses deux mains sur son ventre.

«Je sais qu'il est tôt et j'ai pris un petit-déjeuner ce matin, mais j'ai faim, pas vous ?»

Que répondre à cette question ? Ikazuchi n’en avait cure, se retrouvant devant la sombre vérité. Il s’était autant fourvoyé que bien d’autres avant lui. Les deux ninjas en face de lui, il ne pourrait sympathiser avec eux, ils ne seraient jamais des amis. Satoru, malgré sa légèreté était leur supérieur hiérarchique, les hommes plus âgés n’aimaient pas trop se mêler avec des gamins tout juste sortis de l’enfance. Une relation entre l’azuré et lui avait été compromise par le destin dès le début de leur conversation. Ikazuchi n’arrivait pas à s’affranchir du respect des grades, qu’il avait appris très tôt auprès de sa mère et de son père. Il fallait savoir conserver sa place en société tout comme au sein du quartier résidentiel du vénérable clan glacial. Quand au survivant du clan Jigoku, il avait également du mal. Son avis était instructif, étant un étranger n’ayant sûrement pas connu la brume sanglante. Cependant, son comportement individualiste ainsi que ses jugements, certes modérés, ne le plaçait pas d’office dans les bonnes faveurs d’Ikazuchi. Le genin soupira, sans apporter de réponse à cette proposition à peine voilé de quitter leurs postes pour aller s’acheter de quoi préparer un en-cas. Il tint quand même à répondre au discours moralisateur de son aîné :

« Je ne répète aucunement les dogmes de ma famille. Je pense être assez âgé pour développer une ébauche de pensée individuelle et personnelle. Justement, j’en ai conclus que l’ennemi de la brume est la formation d’une communauté forte et soudée. La brume sanglante a, certes développée des êtres d’une puissance exceptionnelle, mais en contrepartie, le nombre d’habitants à considérablement baissé et cela signifie moins de shinobi ou d’hommes et de femmes capables au village. Vous-même vous le dîtes, nous sommes des armes entre les mains de nos dirigeants. Une faiblesse dans nos rangs, et ce sont les puissances étrangères qui nous détruiront. La Chigiri n’avait certainement pas pris ce problème en compte. Je ne souhaite pas que la terre ou je vis avec ma mère, soit dévastée et rasée comme bien d’autres territoires par le passé.

Pourtant, nous aurons toujours cette image sur le dos. Kiri, le village caché de la brume, un territoire remplit de démons sanguinaires et d’hommes qui n’agissent que pour leurs pommes. Il est vrai que c’est le cas, mais, Kyoda-dono, en effet, une multitude d’individualités peuvent former une communauté car une seule vérité prône à Kiri : la survie. Hors si le village est condamné, personne ne survivra. C’est ce fait qui peut créer une cohésion entre les habitants. Si chacun veut survivre, il devra effectuer son travail, même si c’est à moitié comme tu accuses les gardes de le faire, Kazuo.»


Le genin se détourna de ses camarades d’infortune, légèrement soulé par ses propos philosophiques. Désormais, il apprécierait un peu de silence et effectuer sa corvée en paix mais, il continua son récit:

« Je ne souhaite que survivre, comme je le fais depuis mon premier cri, à peine sorti du ventre de ma mère. J’ai déjà pris des vies et je le referais si je juge, en tout état d’âme, que cet acte assurera mes intérêts survivalistes. Les ordres d’un shinobi sont les ordres, mais nous ne sommes pas des machines sans la moindre émotion. Prendre des vies ne sera jamais plaisant, mais vous savez quoi, c’est le seul moyen de s’assurer plus de temps de vie dans notre métier.

Gomen, mais je n’ai pas faim. Si vous le souhaitez, je peux m’acquitter seul du poste de garde tandis que vous allez acheter de quoi manger. Il n’y a pas de problème. »


Ikazuchi prit position sur le corridor, ses jambes pendant dans le vide. Il n’attendait aucune réponse de ses partenaires. Sa décision était prise : ils ne seraient jamais amis. Ils ne se comprenaient pas, ni ne comprenaient le point de vue des autres. S’il souhaitait améliorer son image sociale, peut-être devrait-il se mettre à la recherche de ninja et kunoichi comprenant exactement les idées qu’ils souhaitaient véhiculer, son vécu. Il ne pourrait pas recevoir cette attention ici. Il ne lui restait plus qu’à expédier cette corvée comme toutes ses autres missions, c’est-à-dire sérieusement et méthodiquement.



Dernière édition par Yuki Ikazuchi le Mer 28 Aoû - 21:44, édité 2 fois
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Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Vide
MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeDim 25 Aoû - 7:45

Ah oui, quand même. Les réactions de ses collègues prirent Satoru de court, lui qui ne souhaitait que partager son point de vue sans forcément faire la morale à qui que ce soit. Il n'avait jamais vraiment prêté attention aux strates sociales, qu'elles soient d'ordre militaires, familiales ou même basées sur l'âge. Il en avait croisé des ninjas supérieurs complètement incompétents qui n'avaient été propulsés à ce grade que grâce à leurs connexions dans le village ou leur nom de famille et non pas pour leur esprit ou leurs compétences. Au contraire, il avait croisé bien plus de Genins méritant amplement ces places de par leur personnalité de véritable meneur d'homme ou leur pur intellect, qui se faisaient cracher dessus par leurs aînés sous prétexte d'être trop jeune ou pas assez puissant. Lui même se considérait pendant son enfance bien plus mature et avancé que la plupart des adultes l'entourant, une opinion qu'on pourrait voir comme imbibée d'ego démesurée mais en laquelle il croyait véritablement. Alors non, il ne les prenaient pas vraiment de haut, même si il était bien entendu conscient que l'expérience ne peut pas forcément être gagnée en dix ans de vie et que le point de vue de quelqu'un de plus vieux que soit pouvait toujours être intéressant à recevoir. Enfin, il pensait ça quand il s'agissait de ses propres conseils, un vieillard qui viendrait lui donner conseil serait méprisé à la seconde où ses lèvres ridées se mettraient à bouger, ce qui était plutôt paradoxal vous en conviendrez. Avec du recul, son comportement et son petit discours pouvaient en effet paraître réducteur, mais dans l'immédiat, il ne le voyait absolument pas de cette manière.

Il en vint presque à abandonner, se demandant à quoi bon faire des efforts pour de tels retours. Au final, son comportement habituel de connard cynique dégoulinant de spleen lui allait peut être mieux, il est en tout cas certain qu'il serait volontiers resté dans sa zone de confort si il avait pu voir venir ces réponses. Mais non, il avait décidé aujourd'hui de se donner un minimum, d'essayer de faire avancer sa propre pensée en la confrontant à d'autres, à débattre pour en sortir grandit et par extension faire grandir le village, si ce n'est le monde, grâce à cette minuscule pierre qui bâtirait l'édifice qu'est le monde ninja. Mais non, il ne fut accueillit que par des regards désapprobateurs et des huées métaphoriques qu'il pouvait clairement lire dans leurs yeux. Puisque oui, les réponses orales des deux Genins n'étaient pas forcément cinglantes ou même méprisantes, mais leurs corps parlaient pour eux. Lorsqu'on présente un discours à des personnes aussi proches physiquement, on sent leur réaction, comme un sixième sens de l'orateur et là il ne sentait rien de plus qu'un dégoût envers sa personne. Bien sûr, ces interprétations étaient à prendre avec des pincettes, Satoru ayant une tendance assez forte à l'hyperbole, c'est néanmoins ces pensées-ci qui lui passaient par la tête actuellement, qu'elles soient justifiées ou non.

Pour en revenir aux faits et non uniquement au ressenti, Kazuo regagnait sa place de ninja léger et sans prise de tête, mettant en doute l'utilité de leur mission commune et du poste qu'ils occupaient. Il n'avait pas spécialement tort au fond et Satoru ne pu s'empêcher de retenir un rire suivi d'un sourire en coin suite à la remarque de l'argenté. Le Chunin avait bien envie de lui répondre qu'il partageait son point de vue et que tout ceci n'était pour lui qu'une grande mascarade visant à impressionner les civils lambdas afin de leur donner un faux sens de la sécurité tout en donnant de quoi faire aux ninjas n'ayant pas d'objectifs grandiloquents ou dont les capacités ne leur permettaient pas forcément de faire grand chose de plus pour gagner leur pitance. Mais il n'en fit rien, se contentant de maintenir son sourire en suivant le reste de la conversation, se disant qu'il était quand même scandaleux que dans un monde où des personnes étaient capables de littéralement créer des montagnes, personne n'avait développé de jutsu leur permettant de garder un œil sur les alentours du village tout en restant en sécurité à l'intérieur. C'était d'ailleurs peut être bien le cas qui sait, ce n'est certainement pas à lui qu'une telle information confidentielle serait donnée, aucun des trois ninjas présents ne pourrait affirmer qu'une défense supplémentaire n'existait pas en cas d'urgence et qui empêcherait n'importe quel envahisseur de passer. Enfin, le Kyoda avait quand même bien faim et la remarque du jeune homme le poussa à dégainer la seconde pomme qu'il conservait dans sa sacoche et gardait pour plus tard, avant de la lui lancer d'un coup de poignet.

Ikazuchi de son côté, avait choisit de réagir avec toujours autant de sérieux et de fermeté, ah ça il ne connaissait pas la souplesse le garçon. Il ne semblait pas avoir vraiment compris ce que le Chunin avait avancé, à moins qu'il avait préféré faire preuve de mauvaise foi, mais semblait tout de même plutôt d'accord avec son supérieur sur le fond. Encore une fois, Satoru aurait bien repris en lui indiquant qu'il ne pensait justement pas que l'azuré recrachait les dogmes qui lui avaient été gravés dans l'esprit, bien au contraire, et que sa propre réplique tenait plus du compliment envers l’honnêteté du Genin qu'autre chose. Ou encore que son conseil n'était pas de s'empêcher de tuer ou de perdre toute humanité et le faire jusqu'à plonger dans les abysses, mais au contraire de tenter de trouver l'équilibre entre les deux pour ne pas se ruiner la santé mentale que ce soit d'un côté du spectre du meurtre ou de l'autre, notre héros étant persuadé qu'il s'agissait du meilleur moyen de continuer dans cette branche de métier sans péter un câble ou devenir complètement apathique en quelques années. Mais non, ça ne valait plus le coup pour lui, sans compter qu'il n'avait peut être pas vraiment compris le fond de la pensée du Yuki non plus. Il n'avait pas forcément été déçu par les réponses de ses pairs, mais n'avait pas spécialement envie de continuer le débat ou même d'enchaîner sur un autre, à eux de voir si ils comprendraient que c'était en partie par ego mais également par pure fainéantise intellectuelle de sa part. Il dégaina alors la pipe qu'il avait volé de son père décédé, une manière d'honorer sa mémoire au final, avant d'y insérer un peu de tabac et de l'allumer. Il fixait l'horizon, ses yeux ayant perdus toute trace de vivacité ou d'émotion, avant de répondre d'un ton monotone à la proposition d'Ikazuchi.

« Non je vais rester là jusqu'à la fin du service Ika', ou au moins jusqu'à qu'on me relève. Pour le repas je m'en occupe vous inquiétez pas. Si c'était juste une excuse pour se faire la malle par contre Kazuo, n'hésite pas, c'est à moi de faire le rapport de toutes manières donc je trouverai bien une excuse pour ton absence, de même pour toi Ikazuchi, si vous voulez y aller je ne vous jugerais absolument pas et personne ne saura jamais pourquoi. Au pire je dirais que c'est moi qui vous ai ordonné de partir, dans tous les cas vous êtes libres. »

Ce n'était pas un piège ou même un test, mais une vraie proposition. Il se doutait bien qu'Ikazuchi ne quitterait certainement pas son poste mais préférait le proposer, ne serait-ce que pour lui en laisser l'opportunité au cas où. Quand à Kazuo, il se disait qu'il aurait lui même grandement apprécié qu'on lui donne un tel choix lorsqu'il était encore un Genin. Après tout ce n'était rien de bien grave dans le fond et la mission imposée aux ninjas aspirants semblait plus protocolaire qu'autre chose, aucun autre poste de garde ne réunissant autant d'individus au même endroit. Quant au repas, Satoru ne mentait absolument pas et prévoyait bien de rester à son poste tout en dégustant un bon déjeuner un poil tardif. Il fit saigner son pouce droit d'un coup de dent avant d'enchaîner les mudras qu'il avait pris tant de temps à mémoriser, puis fit s'écraser sa main droite sur le sol où apparut le sceau qui le liait aux habitant de la forêt de Kamitake, soufflant un léger « Kuchiyose no jutsu ». Debu apparut alors, laissant directement s'échapper un râle de flemme qui confirmait bien ce que son pactisé pensait : il le tirait de sa sieste. Heureusement, il savait très bien comment le caresser dans le sens du poil.

« Yo Debu, t'inquiètes pas il y a ni combat ni entraînement aujourd'hui. Si je te dis que tu peux aller chercher tout ce que tu veux chez Hasuo, tant que tu nous en ramènes le double ? Ouais, c'est bien ce que je pensais ! »

Un immense sourire illuminait le visage du panda alors qu'il attrapa la bourse lancé par son invocateur avant de se jeter à une vitesse folle vers l'intérieur du village. Il connaissait très bien cette échoppe que Satoru utilisait habituellement pour le motiver à se battre ou à s'entraîner sérieusement. Ce dernier était d'ailleurs convaincu qu'un festin de roi l'attendait, sachant très bien que l'équivalent de la portion que se prendrait l'ursidé suffirait amplement à nourrir une famille entière, mais bon, c'était sa manière de se faire pardonner d'avoir déraillé la discussion. Se laissant tomber au sol face à l'horizon, les jambes croisées, il tira une bouffée de sa pipe avant d'enchaîner.

« Avant que l'un de vous ne parte, ou les deux d'ailleurs, voire même aucun je sais pas, je préfère le dire de suite : sachez que vous êtes les deux seuls Genins que j'ai rencontré depuis ma promotion qui m'ont montré un semblant d’intérêt, c'est assez rare pour être souligné. Donc si vous avez besoin de quoi que ce soit, un partenaire d'entrainement, des conseils, un adulte pour vous acheter de l'alcool ou juste d'une recommandation pour une meilleure mission ou n'importe quoi d'autre, n'hésitez pas. »

Il le pensait vraiment au final, même si la fin de la dernière conversation pouvait en laisser penser l'inverse. Il partagerait volontiers une mission avec eux si les hautes strates du village le voulaient bien, ou même un moment différent, à un endroit où ils auraient quelque chose de plus intéressant à faire que de regarder le vide pendant des heures ou à débattre de leur condition de ninja. Enfin cette dernière partie si, il le ferait à nouveau avec grand plaisir, mais peut être en tête à tête avec chacun d'eux et non pas à trois à nouveau, les points de vue semblaient un peu trop différents dans le trio. Quoi qu'il arrive désormais, il savait que Debu se dépêcherait de revenir avec un bon vieux festin qu'il se ferait une joie de dévorer devant le soleil qui n'allait pas tarder à se coucher, qu'il soit seul ou toujours accompagné de ses camarades de fortune avec qui il mettrait un point d'honneur à se contenter d'une discussion banale mais agréable plutôt qu'un débat qui n'avait pas vraiment sa place ici comme un peu plus tôt. Oui, le début de soirée s'annonçait pas trop mal finalement.

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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeDim 25 Aoû - 19:21


Corvée de garde
Finalement Kazuo était peut-être encore un enfant au fond de lui. La guerre, le sang et les cadavres n'avaient pas eu raison de son innocence – ou pas totalement. Néanmoins ce qu'il disait n'était pas complètement faux et au fond, ce n'était pas un reproche. Un garde, jônin ou un même la Mizukage, au fond on reste des humains avec nos forces et nos faiblesses. Pour avoir mené une mission auprès des gardes de la porte, le jeune loup sait à quel point ce boulot est difficile.
Jamais le simple genin qu'était Kazuo ne viendrait reprocher quoi que ce soit au travail des gardes qui, jour après jour, prenne leur poste sur les remparts ou devant la porte. Un boulot certes ennuyeux, répétitif et certainement horrible, mais finalement trop utile pour s'en passer. Si une attaque venait à se produire, c'est vrai que certains tomberaient sous les coups de l'ennemi, cependant ce sera grâce à eux si l'alerte est donné à temps.
L'humour du jeune loup avait surement été mal perçu, en particulier pour le genin du clan Yuki. Ikazuchi avait une vision bien à lui de son rôle et de sa place dans ce monde, ce qui n'était pas le cas de Kazuo. Bien sûr il se sentait bien à Kiri et peu à peu il trouvait sa place, mais c'était encore trop tôt pour parler de patrie. Pour le moment, on lui avait donné des ordres de genin. Guetter un faucon, gérer des rats ou encore un problème de voisinage.
Un jour viendra om le jeune loup devra peut-être tuer un innocent, seulement parce que celui-ci représente un potentiel danger pour le Pays de l'Eau. Là, dans ce cas précis, il n'est pas sûr de pouvoir suivre cette voie. Au fond, qui peut dire de quoi sera fait demain ? Dans une semaine ? Un an ? Ou dix ans ? Pas même Ikazuchi et sa maturité pourtant précoce ne saurait prédire un tel avenir. Peut-être que lui-même aura été adouci par la vie et ses aléas.
Pour l'heure, Kazuo campe sur ses positions et refuse de servir un pays qui pourrait lui ordonner de tuer des innocents seulement pour un potentiel danger. Il espère au fond de lui ne jamais avoir à le faire et même si c'est naïf, il veut croire qu'il ne franchira jamais cette limite. En définitif tout le monde à sa propre vision de la vie, que ce soit la vie en générale ou celle de ninja. C'est ce qui rend ce monde si merveilleux : la différence.
Demain, Kazuo se voit mal échanger autour d'un bol de nouilles avec Ikazuchi, c'est vrai, mais à contrario il sait que lors d'une mission ce même genin sera prêt à l'épauler au péril de sa vie. Par son discours précédent Satoru prouve qu'il n'est pas seulement ce chûnin blasé et flemmard. Il a envie de bien faire pour les générations futures et leur éviter, peut-être, les erreurs qu'il a pu commettre. C'est trop tard que le jeune loup réalise qu'il a peut-être jugé hâtivement ses camarades.
La faute à un monde qui va trop vite, à une jeunesse qui impose une certaine maturité ou encore un village au passé sanglant. Kazuo, comme Ikazuchi, ont tout à prouver aux générations passées. Nombreux sont ceux qui pensent que la Brume Sanglante était nécessaire et c'est aux jeunes pousses de prouver qu'ils sont à la hauteur de leur ancêtre. Une tâche qui leur prendra certainement toute une vie, mais qui à terme au servit Kiri.
Au plus profond de lui, Kazuo cherche une place dans ce monde et peut-être qu'à force de chercher, il se trouve des excuses et imagine le pire pour le futur. C'est la nature craintive du loup sur l'inconnu. Farouche guerrier qui défend sa meute ardemment, mais qui campe malgré ça sur son territoire. Personne ne sait de quoi sera fait demain et c'est bien là le plus terrifiant. Seulement c'est ce qui rend la vie intéressante. Nul ne se lèverait le matin s'il savait qu'avant midi il allait mourir.
Tel le loup solitaire et méfiant, Kazuo préférait être seul que risquer de s'attacher à des personnes qui pourraient potentiellement le décevoir. Les loups qu'il invoque eux lui seront toujours fidèles. Quant aux humains, il ne peut pas en dire autant. Sauf que c'est en essayant et en faisant des erreurs qu'on apprendre. Encore jeune, il a toute la vie pour apprendre. Face à cette réalité, il se trouve un peu dur avec ses camarades.
Au terme de cette conversation, Ikazuchi a finit par baisser les bras et occupe son poste avec le plus grand des sérieux. Satoru lui abandonne l'idée de prodiguer ses conseils aux jeunes générations. C'est vrai qu'ils sont très différents, mais ils gagneront à apprendre les uns des autres. L'héritier du Clan Yuki serait parfait avec une pointe d'humour. Le chûnin lui mettrait peut-être plus de cœur dans son rôle si les genins qu'on lui a collé dans les pattes pour cette journée lui montrait plus d'attention.
Quant à Kazuo… c'est peut-être celui qui a le plus à apprendre, mais peut-on réellement le blâmer ? Satoru a connu la Brume Sanglante, Ikazuchi les doctrines drastiques d'un clan majeur de Kiri. Seulement ce n'est rien comparé à ce que le jeune loup a dû affronter. La mort de sa mère à sa naissance par exemple. L'absence de son père ou plus tard, la traitrise de ce dernier. Les cadavres, le sang ou la guerre et ses ravages.
Difficile de voir tout ça chez Kazuo avec ce sourire et cette légèreté, mais il a eu une vie bien plus difficile que tous ses camarades. Encore aujourd'hui malgré son insouciance il lutte contre un passé qui le poursuit. Son père est-il le monstre dépeint par les rumeurs ? Le Clan Jigoku est-il réellement maudit ? Tant de questions qui fausse son jugement et l'empêche de voir l'avenir sereinement. Trop jeune pour s'interroger autant sur la vie.
La seule certitude néanmoins c'est que le jeune loup avait faim. Rien à voir avec une quelconque esquive pour se dédouaner d'une quelconque responsabilité. Kazuo avait juste faim. La pomme gracieusement offerte par Satory fut un précieux cadeau pour lui, mais engloutie bien trop vite. Peu importe la tâche qu'on lui confie, le jeune loup la mènera bien. Quand bien même celle-ci serait difficile ou ennuyeuse comme aujourd'hui, il a promis de servir Kiri, ce pays qui l'a accueilli.

— Un Panda ? Trop cool ! S'exclame Kazuo qui voit le chûnin donner ses ordres à son invocation. J'avais la même idée, mais… ton panda parait plus sociables que mes amis, conclu le genin avec un sourire amusé.

Partir ? Hors de question, même avec l'aide de Satoru et un rapport en béton. Une mission doit être accomplie jusqu'à son terme, quoi qu'il arrive. Là où Kazuo trouverait à redire, c'est sur la forme, mais pas aujourd'hui. Rien à dire de plus sur la garde des remparts finalement.

Vous savez, je ne comptais pas partir… pour tout vous dire, j'suis pas à l'aise avec tout ça, la patrie, le devoir, le dévouement, énumère Kazuo qui semble perdu rien que d'en parler. Je ne vais pas comparer nos vies, chacun ses expériences, mais… ça n'a pas été facile, je souris, je rigole et je plaisante, mais au fond… enfin vous voyez quoi, tente d'expliquer maladroitement le genin. On est tous différent et c'est ce qui rend cette rencontre intéressante au final, parce que si on était tous pareil, que ce soit comme moi, Satoru ou Ikazusuchi et bah honnêtement on se ferait chier… on n'a pas la même vision de la vie ? Et alors ? Pourquoi trainer avec des gens comme nous, si ce n'est se complaire dans notre petit monde parfait, on est là pour apprendre, évoluer et grandir, autant le faire auprès de personnes différentes avec une autre vision de la vie, explique Kazuo qui fixe l'horizon avec un large sourire. Oui c'est difficile d'accepter un autre point de vue quand on a connu autre chose… mais au final, on gagnerait tous à s'intéresser aux autres. Moi le premier, parce qu'à force de vivre avec des loups, je vous jure que deviens associable.

Le rire de Kazuo résonne sur tous les remparts, certains gardes tournent même la tête vers le trio avec incompréhension. Pour la première fois, le jeune loup fait un compromis. Mieux encore, puisqu'il s'agit là d'un pas vers ses camarades. Derrière ce discours, il accepte ouvertement l'avis de ses collègues du jour et ce même s'il n'est pas d'accord avec eux. Parce que pour lui, apprendre des autres c'est le seul moyen de se développer soi-même. Si tout le monde était d'accord sur tout il n'y aura pas de guerre, pas de shinobis, mais ils sont là, autant profiter de cette occasion pour élargir son point de vue.
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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeMer 28 Aoû - 21:43


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Corvée de Garde

Feat Yuki Ikazuchi ft Kyôda Satoru & Jigoku Kazuo




"Un Panda ? Trop cool ! J'avais la même idée, mais… ton panda parait plus sociables que mes amis", s’exclama Kazuo.

En effet, Satoru comptait tenir ses promesses vis-à-vis de la garde tout en proposant à ses jeunes invités un déjeuner qui s’avérait copieux et délicieux. Après ses paroles, il avait légèrement mordu la peau d’un de ses droits avant de poser sa main sur le sol, rèche et humide. Ikazuchi fut surpris de l’écriture spontanée d’un cercle de sceau qui invoqua un écran de fumée. Notre jeune héros reconnu un ninjutsu spatio-temporel ouvrant le biïfrost sur un monde parallèle à celui des hommes.  Autrement dit, une technique d’invocation qui laissa place à…un Panda. Celui-ci semblait assez âgé et portait un fourreau de katana dans son dos. La subtile lame se trouvait en sécurité dans son étui, désignant le fait que l’invocation s’y connaissait sûrement dans le grand registre du Bukijutsu. Il ne semblait pas être très commode au premier regard, mais son maître venait de pointer du doigt son défaut fatal : la gourmandise. Le guerrier avait fini par tourner en un gentil nounours, sous l’œil ennuyé du genin. Alors, c’était ça les pandas ninjas, des bestioles qui oubliaient leurs serments à la moindre odeur de nourriture qui s’insinuait dans leurs museaux. Pathétique…dire que l’espace d’une seconde, le bleuté avait pensé à demander au descendant du clan Kyoda d’intercéder en sa faveur auprès du peuple de cette espèce d’ursidé. Il tint quand même à s’exprimer sur ce fait, masquant ces véritables pensées :

"Hum, vous maîtrisez l’art des invocations. Les pandas…On peut dire qu’ils sont utiles"

Une réponse sobre et toute en finesse, véhiculant finalement implicitement sa désapprobation face au manque de concentration des bêtes invocables. Une bête, comme son grand-père lui avait appris, restait une créature malgré la noblesse qu’elle pouvait revêtir. Le chasseur commandait à la proie, la sélection effectuée par la nature. Même si l’enfant des neiges possédait le plus grand respect pour les animaux ninjas, il n’en demeurait pas moins qu’ils restaient des outils. Des armes ninjas, livrant leurs âmes aux ninjas tout comme le jeune genin, patriote et suivant la tradition familiale, avait vendu la sienne au poste de Mizukage et au seigneur du pays de l’Eau. Des nobles, enfants nés de l’avarice, qui se complaisaient à devenir gras tout en disposant de la vie de leurs sujets comme des pions d’un jeu de Shogi.

Tandis que le regard du genin était devenu laiteux, perdu dans le royaume métaphysique de son propre esprit, le panda humanoïde s’était jeté de la muraille en direction du village. Poussant un rictus, l’adolescent était persuadé que le panda irait se fournir dans l’une des échoppes les plus chères de Kiri mais une lueur, petite flamme d’intérêt apparu comme des étincelles dans ses yeux. S’il se référait aux propos de l’enfant aux cheveux hérissés, celui-ci semblait également avoir conclu un pacte avec une des espèces shinobi. Le genin pouvait également dire que cette espèce n’était pas gentil, dixit le prétendu maître. En tout cas, les deux collègues souhaitaient rester à leurs postes, réalisant des prouesses pour se trouver à deux endroits en même temps. Pas littéralement, mais la ruse utilisée méritait des compliments. L’intérêt que leur portait l’azuré grimpait en flèche, causant le doute concernant la réussite ou non d’une amitié avec les deux êtres. Kazuo obtint même encore plus de respect, s’étant lié avec des loups, ses créatures nobles qui comprenaient le sens du sacrifice auprès du grand nombre, auprès de la meute. Pour la plupart…Kazuo ressemblant plus à un Omega qu’à un Alpha ou même un Beta. Peut-être ce lien avec les seigneurs des canidés représentait-il la particularité de son clan ? La force de la tradition Jigoku ?

Mais l’incompréhension régnait suite au monologue du maître-loup. Il respirait la solitude et une difficulté d’adaptation à un groupe, une foule, un corps. Hors, cette capacité se trouvait dans les gènes des loups, empreinte immortelle dans leur ADN, dans leurs instincts. Lorsqu’un loup n’était plus en meute, il finissait par devenir fou ou très dangereux pour lui-même. Kazuo ne semblait pas posséder un comportement autodestructeur. Il ne restait qu’une infime solution, la plus terrible de tous…la destruction. Ce phénomène, jumeau de la création, qui symbolisait la fin de toutes choses. La guerre, la souffrance d’Ame avait dû avoir raison des collatéraux de Kazuo. Il demeurait, selon cette théorie, l’un de ses seuls survivants, ce qui expliquerait une partie de son comportement, ikazuchi mettant l’humour du jeune homme sur le compte d’une passion ou d’un trait de caractère.

En effet, si tous les hommes sortaient du même moule, cette réalité serait aussi insipide que réglementée. L’homme ne serait plus cet animal social, en tête de la chaîne alimentaire mais, un automate, une machine antique et biologique qui aurait été violé par le destin, sans pousser la moindre plainte ou la moindre insulte. Un monde qui donnait l’envie de vomir au Yuki. Malgré cet humour un peu désagréable et un poil trop osé, le genin aimait la façon de penser de son jeune camarade. S’il s’y attendait de la part du chunin, le genin l’étonnait par une certaine maturité profonde, enrobée tel du chocolat dans une apparence je m’enfoutiste. Finalement, peut-être son jugement trop hâtif avait été biaisé, lui donnant envie d’octroyer une seconde chance à cette possible alliance. Il laissa donc parler sa curiosité maladive et son envie d’apercevoir tous les jutsus du monde, esquissant l’un de ses rares mais véritable sourires avant que ses lèvres ne forment des suites de mots sous un ton enjoué :

"Ainsi, tu peux invoquer des loups. J’aime bien les loups. Je les trouve nobles, et surtout cette capacité génétique à se regrouper est tout à fait stupéfiante. Dis, Kazuo, tes «  invocations » accepteraient de se montrer afin que je puisse les contempler. Je préfère demander la permission vu qu’ils ne sont pas gentils, ah ah ah ah.

Kyoda-dono, est-il vrai que les pandas ninjas vivent dans leurs propres mondes, distincts du notre ? Avez-vous déjà eu la chance d’être invité à y vivre quelques heures ? J’ai remarqué que le dénommé Debu possédait un sabre ? Les invocations peuvent donc faire autres choses que du ninjutsu ?"


Le jeune genin avait enfin trouvé un sujet de conversation qui ravirait sûrement ses collègues d’un jour. Comme quoi, tout comme lui-même l’avait affirmé, même les monstres peuvent nouer des relations sans arrière-pensée. Un enfant normal aurait déjà dû le savoir, mais le passé de l’enfant des neiges avait détourné ce savoir fondamental, obligeant son hôte à l’apprendre par ses propres soins.



Dernière édition par Yuki Ikazuchi le Sam 7 Sep - 22:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeLun 2 Sep - 18:25

Tiens, les deux Genins étaient restés finalement, ce qui était pas mal surprenant pour Satoru qui avait en quelques sortes perdu espoir que la conversation ne continue. Enfin, il ne les auraient pas blâmés bien au contraire, personne dans ce village n'aimant autant glander que lui, mais il ressentait tout de même une légère pointe de fierté au fait qu'il avait réussi à les convaincre de rester, même si ce n'était pas vraiment son intention, ou même si il n'avaient pas grand chose à voir dans leur choix. Tout ce qu'il voulait c'était se délecter des spécialités d'Hasuo en fixant le soleil couchant, le tout couvert des bruits de mastication assourdissant de Debu, si il pouvait ajouter à ça la compagnie des jeunes ninjas, ce n'était pas forcément pire. Mais bon, c’était sûrement mieux ainsi, éviter de se séparer en froid avec de potentiels futurs camarades de mission restait la meilleure solution dans l’immédiat. Il valait toujours mieux se faire un maximum d’alliés dans cette branche de métier, ne serait-ce qu’au cas où on se retrouverait à deux doigts de la mort lors d’une mission quelconque. Satoru n’avait d’ailleurs jamais excellé là dedans, ne s’étant jamais gêné pour donner son avis aussi cynique et insultant soit il à ses homologues depuis qu’il portait le bandeau du village. C’était sûrement pour ça qu’il n’avait été assigné à aucune équipe fixe ou qu’aucun ninja supérieur ne daigne le prendre sous son aile. Ça l’arrangeait grandement qu'on le laisse tranquille pendant son adolescence et sa phase rebelle, mais il commençait à doucement le regretter depuis sa promotion. À quoi bon devenir un Chunin capable de diriger sa propre équipe lors d'une mission si personne ne souhaite travailler avec lui ? Avec un peu de chances, il se sera fait une paire d’alliés potentiels avant d’aller se coucher ce soir, du moins si il parvenait à se retenir de vanner les deux Genins un peu trop sérieux et dramatiques devant lui, ce qui serait bien une première pour lui.

Une fois Debu parti, les deux adolescents aux couleurs de cheveux inhabituelles ne manquèrent pas de réagir à l’arrivée du panda, de manière assez différente. Kazuo révéla à demi mot qu’il maîtrisait également l’art de l’invocation en ne cachant pas son enthousiasme face à l’animal alors qu’Ikazuchi lui cachait très mal son ironie. Ah ça, c’est sûr qu’il y avait plus impressionnant que de pactiser avec des animaux aussi feignants que les pandas, cette race qui avait évolué selon sa propre flemme pour modifier le fonctionnement même de leur corps. C’était pourtant une des raisons qui faisait apprécier à Satoru d’avoir eu la chance de rencontrer le peuple de la forêt de Kamitake, ces animaux lui ressemblaient tellement que ça en devenait presque inquiétant, au point qu’il se demandait parfois lui même si il n’était pas un panda et non un être humain en vérité. Enfin, Kazuo décida enfin à se livrer à ses camarades de fortune, leur faisant comprendre de manière un peu maladroite que son vécu plutôt difficile l’avait forgé pour qu’il devienne ce qu’il était actuellement. C’était touchant, un peu triste même et Satoru se disait qu’il pourrait aisément se reconnaître en lui si son propre passé ne lui passait pas tant au dessus. Le discours de l’argenté semblait d’ailleurs posséder une sorte de sous texte apologétique, comme si il avait bien compris que ses réactions plus tôt n’étaient pas des plus sympathiques. Il saupoudrait tout ça d’une petite dose d’humour avant de rire aux éclats, oui c’était une certitude maintenant, Satoru l’appréciait vraiment celui-ci. Il esquissa alors un sourire avant de poser sa main sur l’épaule du jeune ninja.

« T’as bien raison ! Et t’inquiètes pas va, t’es pas non plus obligé de nous raconter ton passif en détail, je pense qu’on a bien compris quelle vie t’as mené. Te prends pas trop la tête, que t’en sois conscient ou non on fait tous partis de cette même communauté comme je disais avant, on est tous des maillons de Kiri, chacun à notre manière, donc tu fais partie de cette patrie même si ça te parait un peu bizarre. Il y a qu'à voir, t'es tellement intégré qu'on te fait déjà assez confiance pour protéger le village entier en t'affectant aux murs ! On peut passer un bon moment sans forcément débattre de politique à nouveau, après tout on nous a rien demandé de plus que de regarder l’horizon pendant plusieurs heures, ce qu’Ikazuchu fait très bien là haha ! »

Une phrase bateau, une petite pointe d’humour, il n’avait plus besoin d’entrer dans le fameux vif du sujet maintenant. Chacun ici présent avait à peu près compris comment les autres fonctionnaient, ce qui était déjà vraiment pas mal pour une première rencontre. Au final, le petit groupe était vraiment hétérogène, chacun ayant sa propre manière de penser, sa propre personnalité, ce qui était assez rare pour être souligné, surtout pour Satoru qui avait l’impression d’avoir rencontré les mêmes clichés depuis son entrée à l’académie, mission après mission. Ce genre de personnalités qu’il avait découvert aujourd’hui, ce serait eux qui auraient une influence sur le futur du monde, grâce à leurs convictions et leurs idéaux, quels qu’ils soient. La conviction actuelle d’Ikazuchi était visiblement de se renseigner sur les différents pactes passés par ses camarades. Il avait peut être des défauts, mais la qualité qu’on ne pouvait pas lui enlever à celui-ci c’était bien sa curiosité. Il souhaitait voir les loups de Kazuo, que ce dernier avait évoqué plus tôt. N’ayant pas vraiment croisé d’autres ninjas versés dans l’invocation depuis la signature de son propre pacte, le Chunin était plutôt curieux aussi de son côté et espérait carrément que l’argenté accepte la demande de son homologue.C’était l’occasion pour lui d’apprendre de nouvelles choses sur un art ninja qu’il était encore loin de maîtriser. Le Yuki enchaîna également avec quelques questions pour notre héros, peut être par pure curiosité, ou pour simplement lui faire plaisir, auxquels Satoru se fit un plaisir de répondre, étant plutôt fier d'être lié au peuple de Kamitake.

« Ouais c’est ça, ils viennent de la forêt de Kamitake. Je saurais pas te dire si c’est hors de ce monde cela dit, aucun des pandas avec qui j’ai pactisé n'avait de réponse formelle à cette question. Certains disent que oui, d’autres que non, moi de mon côté j’ai arrêté de chercher à comprendre et je me contente de me faire invoquer là bas si besoin ! Donc oui j’y suis déjà allé plusieurs fois, pour signer des nouveaux pactes notamment ou juste y passer un peu de temps. De ce monde ou pas, la forêt semble vraiment hors du temps et j’ai l’impression de vivre quelque chose de spécial quand j’y suis … Et puis ils font une cuisine d’enfer par là bas ! »

Il tira une nouvelle bouffée de sa pipe avant de la recracher un peu plus haut, afin d’éviter d’enfumer l’un de ses camarades. Il dégaina alors doucement son ninjato, sans geste brusque pour ne pas faire penser à l’un d’entre eux qu’il avait soudainement pété un câble et prévu de les éliminer. Une meute de loups ou une volée de flèches de glace pourraient surgir à n'importe quel moment dans un tel cas, alors autant l’éviter. Il fit quelques passes avec sa lame dans le vide devant lui avant de reprendre.

« Les pandas qui maîtrisent le Ninjutsu sont assez rares je crois, en tout cas j’en ai croisé très peu. Ils ont une culture guerrière assez forte et dépendent surtout de leur maîtrise des armes. C’est d’ailleurs Debu que vous avez vu un peu plus tôt qui m’a appris à bien me servir de ça ! Avant j’avais tendance à simplement l’utiliser comme un kunai un peu plus long au corps à corps, ce qui n’était pas forcément le plus pratique. Bien sûr je doute clairement avoir le niveau de n’importe quel épéiste de base, le Kenjutsu reste encore un secret pour moi. Mais j’espère justement m’améliorer un jour, l’art du combat à l’arme m’a toujours attiré et intrigué. Mais c’est compliqué quand ton partenaire d’entraînement préfère faire la sieste … Ah bah justement tiens. »

En un éclair, Satoru se retourna afin de placer sa lame en diagonale devant lui. Debu était de retour et, ayant posé les plateaux repas qu’il tenait sur la muraille, s’élança vers son pactisé et l’attaqua en dégainant son propre sabre. Le tintement des deux lames résonna sur la muraille alors que les deux partenaires s’échangeaient un regard complice. Le panda poussa alors sa propre arme de toutes ses forces, que le Chunin avait du mal à contenir, avant que le bretteur ne lève son sabre pour frapper celle du ninja du côté opposé, faisant voler cette dernière à quelques mètres. Le panda laissa alors sortir un rire bien gras avant de rengainer son arme et de s'exclamer de sa voix grave.

« Tu sais très bien que dégainer ton arme ça veut dire qu'on commence l'entraînement bwaha, mais tu es sans espoir mon petit Sato’ bwahahaha ! Je me demande bien ce que tu ferais sans moi ! Allez, à table les jeunes, l’estomac n’attend pas ! »

Le panda apporta alors les bentos vers le bord du mur, où Ikazuchi se trouvait plus tôt, pour que tout le petit groupe puisse manger en appréciant la vue. Satoru se rapprocha à nouveau du groupe après avoir récupéré son arme et l’avoir rengainée, visiblement frustré d’encore s’être fait avoir par son partenaire. Il sentait que sa maîtrise du sabre ne s’améliorait pas malgré tous ses entraînements. Mais il chassa ces pensées défaitistes avant de constater le festin qu’avait apporté Debu. Des nouilles sautées, de la viande de toutes sortes, des brochettes en pagaille et autres spécialités d’Hasuo. Si il n’avait pas vraiment si faim que ça plus tôt, son appétit venait clairement de grossir à la vue de tous ces mets.

« J’ai même pas envie de savoir combien ça m’a coûté tout ça … Tu me dois bien deux séances d’entrainement gratuites après ça Debu ! Mais bon allez, faites vous plaisir les gars, elle est pour moi celle là ! »

Il s’installa alors, salivant déjà, avant d’attaquer le repas, attrapant deux brochettes qu’il avala aussi vite qu’il les avait prises. Debu de son côté avait déjà bien entamé son repas, bien qu’il était encore loin d’avoir terminé. Même si le budget journalier du Chunin avait explosé, il savait qu’ils en auraient largement assez pour tenir jusqu’à la fin de leur service, peut être même plus d’ailleurs.

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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeMer 4 Sep - 11:49


Corvée de garde
Surprise, Kazuo n'était pas aussi désespéré socialement qu'il le pensait, bien au contraire même. Par ses paroles il avait su trouver écho chez ses camarades du jour. Une tirade instinctive qui avait été inspirée par l'instinct et non murement réfléchie. C'est peut-être ça la clé pour vivre en société finalement : la spontanéité. Ikazuchi revoyait lui aussi son attitude précédente, quant à Satoru il restait fidèle à lui-même en laissant échapper quelques paroles encourageantes teintées d'humour.
Le nouveau sujet de discussion avait au moins le mérite de rallier tout le monde, car parmi toutes les techniques ninjas il n'y a rien de plus passionnant que les invocations. Plus variée qu'aucune autre cette spécialité offre des possibilités infinies tant qu'on trouve le pacte qui correspond à nos attentes. Satoru avait par exemple choisi les pandas, mais c'était à se demander si ce n'est pas lui qui les avait choisis. Feignants et bons mangeurs, ils avaient de nombreux points communs.
En revanche du côté de Kazuo la situation était quelque peu différente. Comme toutes les invocations il y a un pacte, mais celui-ci a été signé dès la naissance par le jeune loup. C'est au père du jeune héritier de signer le nom son fils avec le sang de celui-ci. Un rituel aussi vieux que le clan lui-même et qui a toujours été respecté. Cela permettait aux Jigoku de se familiariser très tôt avec les loups. Pour que l'entente soit parfaite et qu'ils puissent ensuite maîtriser les bases de ce pouvoir étonnant.
La coutume veut que le père enseigne à son fils les rudiments de ce pacte héréditaire, mais Kazuo n'a pas eu cette chance et ce n'est que plus tard qu'il a pu réellement invoquer des loups. Il aurait dû voir son père lui enseigner encore longtemps, si seulement il n'avait pas choisi une toute autre voie. Seule, le jeune loup s'est plutôt bien débrouillé et aujourd'hui, il bénéficie du meilleur enseignement qui soit : celui de ses invocations.
Un tutorat qui n'était pas sans rappeler celui de Satoru, qui vit le panda précédemment invoqué lui enseigner l'art du maniement du sabre. Pas de lame tranche ou toutes autres lames pour Kazuo, mais plutôt une symbiose avec les loups. Un pouvoir qui le rapproche plus de la bête que de l'homme et qui offre un pouvoir encore insondable puisque ceux qui ont atteint leur plein potentiel ne sont plus de ce monde. Le dernier en date a renoncé à ce pouvoir pour d'obscurs raisons.
Le passé c'est le passé, Satoru avait bien raison sur ce point. Ravi de pouvoir échanger sur un sujet qu'il maîtrise pleinement, Kazuo était ravi de cette nouvelle discussion. Il adorait les loups, mais les pandas avaient vraiment la classe. Principalement le dénommé Debu, qui fit une brève démonstration de ses aptitudes au sabre face à un chûnin dépassé. Hélas difficile de satisfaire la curiosité de tout le monde, quand un si bon repas est servi.
Difficile de dire si Kazuo a hérité son appétit du loup ou de sa mère, c'est en tous cas ce que prétendait son père durant ses jeunes années. Le jeune loup mangeait pour deux et même après ça, il avait assez d'énergie pour un entraînement. Autant dire que devant pareil festin il ne se privait pas et mangeait à sa faim. Quitte à passer pour un affamé alors que son petit déjeuner était plus copieux qu'il ne voudra bien l'admettre.
Terminant par une dernière brochette, Kazuo affiche un visage satisfait et plus souriant encore qu'à l'accoutumé. Autour d'un repas, les différences sont vites oubliées.

— Satoru, Debu… merci pour ce repas ! Franchement c'est super cool de votre part, j'ai fait le plein d'énergie maintenant, s'exclame le genin avec un enthousiasme débordant. Je crois que ce soir je vais me faire un petit entraînement avant de rentrer, la journée sera parfaite comme ça.

Difficile à croire que cet adolescent au corps svelte puisse manger autant, mais il n'a rien à envier à ses camarades de ce côté-là. Habituellement on préconise une bonne sieste après pareil repas, sauf que plutôt la fatigue c'est l'effet inverse pour Kazuo. Une fois sur ses deux jambes, il fait quelques étirements et fixe ses camarades avec un grand sourire.

— Je n'invoque pas de panda aussi classe que toi Debu… parce que des loups avec un sabre ça ne court pas les rues, dit-il avec un sourire gêné en ricanant. Par contre j'invoque des loups plutôt cool… enfin je vais éviter Kyojin, s'il sait tout ce que j'ai mangé sans l'inviter il va bouder toute une semaine, désespère Kazuo qui voit ses possibilités se réduire. Puis Hanata n'est pas très sociable, pire que moi c'est vous dire ! Donc ce sera Ina, mais je l'invoque depuis peu alors soyez indulgent, je l'ai rencontré à Takama-ga-hara, vous savez où s'est ? Bah moi non plus ! Une autre dimension d'après Mun… enfin bref, c'est un lieu génial, si vous aimez les loups bien sûr, avoue Kazuo qui ne s'arrête plus de parler. Là-bas j'ai rencontré Yoru, le chef de la meute, vous trouvez la Mizukage effrayante ? Attendez de rencontrer Yoru… mais j'ai de la chance, il m'aime bien ! Où je voulais en venir au fait ? Ah oui, Ina ! C'est la fille du chef de la meute et elle rapide… enfin non, super rapide !

Une tirade qui prend fin, alors que le jeune loup ne réalise même pas qu'il vient de voir les mots sortir plus vite que ses pensées. Pas sûr que ses camarades avaient tout compris, mais le mieux c'est peut-être une démonstration ? Mordant son pouce pour faire couler quelques goûtes de sang, Kazuo pose sa main sur le sol en pierre du rempart et dans un nuage de fumée fait apparaitre la louve.
Ina est un peu plus grande que les loups qu'on peu croiser dans la nature et elle a surtout un corps plus élancé. Sous le ciel de Kiri son pelage ambré aux reflets dorés n'est pas mis en valeur, mais il reste magnifique. La louve observe les personnes qui lui font face avant de tourner un regard blasé vers son maître.

— J'espère que tu ne m'as pas invoqué pour faire ton petit numéro devant tes copains, soupir Ina qui voit Kazuo ricaner. Tu ne pouvais pas invoquer Kyojin ? Il adore faire le beau.
— Très drôle Ina… bon et si tu leur montrais de quoi tu es capable ?
— Même pas en rêve,
répond la louve qui s'allonge avant de fermer les yeux.
— Je vous promet que c'est bien plus impressionnant en combat… enfin j'espère, conclu le genin qui n'a encore jamais combattu avec la louve.

Pour impressionner tout le monde c'est raté, mais dès que Kazuo s'assied à côté de la louve elle jette un regard amusé vers lui. En réalité ça n'a rien à voir avec le manque de maîtrise du jeune loup, c'est juste qu'Ina aime taquiner son maître dès qu'elle en a l'occasion. Néanmoins lorsqu'il s'agira de combattre, elle sera bien plus impressionnante. Plus que maintenant en tous cas, d'ailleurs pour ne pas perdre la face devant ses camarades il explique avec sérieux son pouvoir. Passant la main dans le pelage de louve qui ne dis pas non à quelques caresses.

— En réalité c'est bien plus qu'une invocation… le Clan Jigoku partage un lien si fort avec les loups, qu'il est capable de copier leurs aptitudes, révèle Kazuo qui cherche comment illustrer ses paroles. Un peu comme ce clan de Konoha avec ses chiens… Inuzuka je crois, mais en bien plus classe, parce que comme vous le voyez les loups n'ont rien à voir avec de dociles animaux de compagnie.

Paroles que la louve illustre en se tournant sur le dos pour voir son maître lui caresser le ventre. Tout pour le contrarier en somme, ce qui fait sourire Kazuo qui reprend ses explications.

— Je suis capable de copier les aptitudes particulières de mes invocations… à condition bien sûr que j'ai au préalable tissé un lien solide, ce qui n'est pas le cas avec Ina, avoue le jeune loup qui ricane à nouveau. Hanata est une pisteuse, si je l'invoque avec elle je peux masquer le bruit de mes pas, jusqu'à ma respiration, seul mon chakra reste encore perceptible. Kyojin est…
— Un bourrin sans cervelle,
s'amuse Ina qui reprend sa position initiale.
— Différent ? Disons que lui, c'est plus la force et vu la taille qu'il fait, je n'ai aucun mal à me cacher dans son sillage pour prendre mon adversaire par surprise.

C'est avec une certaine fierté que Kazuo dévoile quelques détails de son pouvoir. Bien sûr il n'est qu'au début et il encore beaucoup de chemin à parcourir, mais il pour cette invocation un réel attachement. Cela va même au-delà car il ne les considère pas ainsi, plus comme des amis.


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MessageSujet: Re: Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi   Corvée de garde | Kazuo & Ikazuchi Icon_minitimeSam 7 Sep - 22:44


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Corvée de Garde

Feat Yuki Ikazuchi ft Kyôda Satoru & Jigoku Kazuo




La réponse de l’hôte des pandas fut coupée, tel du papier par une estoc surprise de l’invocation qui revenait de sa quête de nourriture. Heureusement pour le chunin, il avait sorti sa propre lame pour contrer l’offensive d’une bête que le jeune bleuté pensait que son collègue contrôlait corps et âme. Comme il avait fini dans le faux, se remémorant les propos de Satoru. Il semblait que les guerriers pandas soient des experts martiaux, préférant de longues années de maîtrise d’armes à l’utilisation d’une nature de chakra. Au vu des capacités de Debu, même lui s’inclinerait devant leurs plus grands sensei concernant le bukijutsu…même s’il ne l’admettrait jamais.

Néanmoins, il fut agacé à la vue d’un bento à son attention. N’avait-il pas clairement exprimé son désir ? n’avait-il pas déclaré qu’il ne souhaitait rien manger ? Etait-ce une blague de Satoru ou ce panda était-il sourd ? L’adolescent haïssait devoir se répêter, une autre habitude génétique emprunté à ses ancêtres du clan de la neige. Réputé comme des êtres assez effacés qui n’ouvraient la bouche que pour énoncer des intentions claires et précises, usant du nombre de mots adéquats. Ni plus, ni moins…Et cette « boule de poils » avait osé remettre sa parole en doute. Un sacrilège que l’azuré lui concéda que parce qu’une attaque sur la créature reviendrait à attaquer l’invocateur et qu’il souhaitait surtout rester en bons termes avec les deux kirjins. Il se contenta donc de jouer la comédie :

« Désolé, Panda. Je n’ai pas faim. Je te cède mon bento, tu l’as bien mérité après avoir rendu service à Kyoda-Dono. »

Ayant expédié ce méfait, Ikazuchi se reconcentra sur l’héritier Jigoku. Un héritier en pleine dégustation de son bento, si on pouvait appeler cela une dégustation. L’enfant-loup dévorait littéralement son repas. Le lien avec les loups qu’il dépeignait, apparaissait franchement devant les yeux de tous. Quel appétit, l’enfant des neiges ne pouvait en dire autant. Il avait appris à manger avec grâce et se contentait de peu pour être rassasié, un avantage que sa mère avait toujours jugé utile en mission.  

Sitôt terminer, le jeune homme remercia le panda épéiste en s’inclinant devant lui et commença à répondre à l’interrogation de notre jeune héros, s’arrêtant quelques fois pour s’abreuver :

« Je n'invoque pas de panda aussi classe que toi Debu… parce que des loups avec un sabre ça ne court pas les rues, dit-il avec un sourire gêné en ricanant. Par contre j'invoque des loups plutôt cool… enfin je vais éviter Kyojin, s'il sait tout ce que j'ai mangé sans l'inviter il va bouder toute une semaine, désespère Kazuo qui voit ses possibilités se réduire. Puis Hanata n'est pas très sociable, pire que moi c'est vous dire ! Donc ce sera Ina, mais je l'invoque depuis peu alors soyez indulgent, je l'ai rencontré à Takama-ga-hara, vous savez où s'est ? Bah moi non plus ! Une autre dimension d'après Mun… enfin bref, c'est un lieu génial, si vous aimez les loups bien sûr, avoue Kazuo qui ne s'arrête plus de parler. Là-bas j'ai rencontré Yoru, le chef de la meute, vous trouvez la Mizukage effrayante ? Attendez de rencontrer Yoru… mais j'ai de la chance, il m'aime bien ! Où je voulais en venir au fait ? Ah oui, Ina ! C'est la fille du chef de la meute et elle rapide… enfin non, super rapide !»

L’enfant-loup venait de se lâcher, sous les yeux écarquillés du Yuki. Pour un être qui avait joué la carte de l’enfant solitaire pendant près d’une heure, ce flot d’explications semblait irréel mais les deux interlocuteurs pouvaient sentir la passion que ressentait le genin envers ses invocations, ses amis. Il entretenait même des liens avec la famille dirigeante d’une dimension parallèle, pouvant en invoquer l’une de ses membres. Hina, une louve rapide d’après les dires de son invocateur qui se livrait désormais à un enchaînement incantatoire qui n’étonna pas ses spectateurs, ayant déjà été témoins de l’invocation de Debu. Suivant la procédure, il appliqua sa main au sol, libérant d’étranges cercles concentriques avant qu’un nuage de fumée ne laisse la place à une louve qui montrait les crocs. Il remarqua de suite sa taille extraordinaire, sûrement dû à une mutation génétique miraculeuse. En effet, durant ses chasses, il n’avait jamais vu un spécimen aussi grand et élancé. Les muscles de ces pattes étaient arqués, parfait pour une sprinteuse. Cette invocation créa un sentiment de jalousie, une invocation qui plaisait naturellement aux membres du clan Yuki. C’était ancré dans leur ADN, ces gènes qui créaient un froid intense duquel les lupins aimaient se repaître. L’invocation venait de confirmer le fait historique que les Yuki et les Jigoku n’ont jamais croisés le fer par le passé, car les héritiers du flocon auraient cherchés tous les moyens pour éradiquer le nom des ancêtres de Kazuo et leur ravir leur plus précieux trésor.  

Ses yeux détaillant la moindre parcelle du corps d’Hina, il entendit distraitement le genin expliquer son étrange connexion avec ses animaux et les propos cinglants de la louve sur ses congénères, traitant même un certain Kyojin de « bourrin sans cervelle ». Si le pouvoir décrit par l’enfant-loup revêtait un intérêt croissant pour le fanatique des jutsus, il n’arrivait pas à quitter des yeux la louve, une envie insatiable filtrant à travers ses pupilles glacées et le grand rictus qui ornait ses lèvres sans même se rendre compte que ce n’était pas le seul résidu qui s’échappait de celle-ci.

Un froid intense se réveillait, fruit de l’émanation d’un champ de force de chakra créé involontairement par les sentiments du « soldat de l’hiver ». Il avança justement devant la louve avant de s’incliner tout en prononçant une formule de politesse :

« Salutations Hina-hime, princesse des loups et future Alpha. Magnifique, vous êtes magnifique. J’en suis même un peu jaloux que votre peuple est transmis ses faveurs au clan de mon camarade. Je vous en prie, prenez soin de lui et guidez-le afin qu’il devienne un shinobi d’exception. »

Ainsi, Ikazuchi avait fait la connaissance de deux autres peuples, autant versés dans les arts ninjas que l’homme. Alliés ou ennemis, ils pouvaient changer l’issue d’une destinée ou d’une bataille. Nombre de générations avaient eu recours à ce pouvoir, et en cet instant, l’enfant des neiges envisageait sérieusement de posséder un jour, son sang sur l’un des parchemins des animaux shinobis.  Il restait néanmoins déçu de ne pas avoir eu un aperçu des pouvoirs de la louve, mais sa simple présence libérait une aura qui laissait entrevoir la magnificence de sa meute. Kazuo était maître d’une très grande aptitude, l’adolescent sachant imiter les capacités lupines. Le bleuté savait qu’il pouvait compter sur ce garçon pour sauver ses miches et même plus encore. Cette corvée devenait de plus en plus intéressante, minutes après minutes. Puisque ses camarades avaient bien voulu faire une démonstration de leurs invocations, il consentait à user du seul talent qu’il pratiquait pour le moment :

«Merci de m’avoir montré vos invocations respectives. Comme mon nom l’indique, je manipule une nature avancée du chakra qui combine le suiton, l’art de la transformation aqueuse et le fûton, l’art de la transformation venteuse pour obtenir de la glace. C’est un talent polyvalent qui a fait connaître tragiquement le nom des Yuki, surtout au cours du siècle dernier. Comme je le disais, je peux théoriquement tout créer selon mon style et mon degré de maîtrise. Regardez !!! »

Il enchaîna les mudra avant de murmurer « Hyôton- Tsubame Fubuki ». L’humidité commença à se cristalliser, modélisant une multitude d’hirondelles de glace qui se mirent à virevolter gracieusement au gré des intentions du bleuté. Désirant démontrer leur potentiel offensif, il envoya trois hirondelles s’écraser violement sur le mur, laissant un impact sur le «  dernier rempart » de la nation de l’eau. Il reprit donc la parole :

« Comme vous avez pu vous apercevoir, mes propos n’étaient as anodins. Bien sûr en raison de ce don familial, je crains assez peu l’effet de l’hiver ou du grand froid. On peut valablement dire que la glace coule dans mes veines, ah ah ah. Je vous prie de m’excuser pour cette blague douteuse.»

Au contact de ses vis-vis et de leurs compagnons, Ikazuchi se surprit à se sentir bien, se sentir libre du poids, de cette attitude qu’on attendait de lui et qui, pour le moment, sauvait sa mère de représailles. Il appréciait ce moment d’insouciance, ce moment de partage entre trois êtres. Ils avaient appris à se connaître légèrement, en tant qu’humain puis en tant que ninja. Malgré tout le pouvoir du monde et toutes les connaissances comme les passages entre les dimensions possible grâce au ninjutsu spatio-temporel, certaines valeurs humaines continuaient d’exister. En cet instant, suite à la démonstration de ses aptitudes, Ikazuchi su qu’en cas de conflit, il pourrait compter sur l’humanité de ses deux compatriotes pour tenter de défendre leurs intérêts communs. A savoir, ne pas faire connaître à leurs familles le même sort que bon nombre d’orphelins de guerre.

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